Face à la diffusion d'images de violences policières, les forces de l'ordre tentent de répondre également en témoignant de leur version des faits. 1:26
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Mayalène Tremolet
Depuis plusieurs jours, les images de violences commises par des forces de l'ordre se multiplient sur les réseaux sociaux. Face à cette nouvelle guerre des images, policiers et gendarmes tentent de répondre en diffusant leur propre version des faits.
ANALYSE

Ce mardi marque une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Afin de contenir tout débordement lors des manifestations, le ministre de l'Intérieur a annoncé lundi soir un dispositif d'un niveau jamais atteint. Près de 13.000 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 5.500 à Paris, pour faire face aux plus de 1.000 casseurs qui pourraient intégrer les cortèges. Gérald Darmanin a appelé les forces de l'ordre à ne répondre à aucune provocation afin d'éviter les bavures.

Sur Internet, plusieurs manifestants et élus de gauche dénoncent des violences policières et des humiliations. Les policiers répondent à ces images, parfois tronquées, avec leur propre vidéo. Une véritable bataille médiatique se joue entre policiers et manifestants.

Une nouvelle guerre numérique

Lutter par les images constitue une nouvelle forme de communication pour rétablir la vérité des policiers et des gendarmes sur les faits de violences. Face aux smartphones des manifestants, véritables caméras de surveillance, les forces de l'ordre font tout pour recontextualiser ces épisodes de violence et changer la perception des affrontements.

D'après Bertrand Cavallier, général de gendarmerie, cette guerre des images est devenue aussi importante que la manœuvre opérationnelle : "Les forces de l'ordre savent que cette communication intervient dans un nouvel environnement de la guerre des images. Les forces de l'ordre sont dotées de caméras piétonnes mais il y a également des gendarmes et des policiers qui, parfois, alimentent les réseaux sociaux. Ce phénomène est assez récent mais il se systématise".

Samedi, lors de la manifestation contre les méga-bassines à Sainte-Soline, un gendarme a filmé les mortiers d'artifice et les cocktails molotov lancés sur le pare-brise de son fourgon. Communication institutionnelle ou initiative privée ? Les policiers répondent désormais à cette guerre numérique image contre image.