En quatrième, en maths, la France est aussi en retrait avec un score de 483 points (illustration) 1:35
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Selon une étude internationale publiée mardi, les élèves français en classe de CM1 et quatrième sont, en maths et en sciences, parmi les moins bons de l'Union européenne. Une baisse de niveau telle depuis 25 ans que l'on a perdu l'équivalent d'une année de classe.

C'est un score catastrophique pour les élèves français... En classe de CM1 et quatrième, ils sont, en maths et en sciences, parmi les moins bons de l'Union européenne, souligne une étude internationale publiée mardi, selon laquelle il y a de moins en moins de bons élèves en maths. 

Les CM1 en queue de peloton en maths

Les élèves de CM1 affichent un score de 485 points en mathématiques et 488 en sciences, en deçà de la moyenne internationale (529 et 526 respectivement) et de la moyenne européenne (527 en maths, 522 en sciences), selon l'étude TIMSS publiée par l'Association internationale pour l'évaluation de la réussite éducative (IAE), un organisme scientifique basé aux Etats-Unis. 

"La photographie de Timss 2019 est comparable à celle de 2015 : c'est-à-dire que la France est en retrait par rapport à la moyenne de l'Union européenne et de l'OCDE", a expliqué lors d'une visioconférence Fabienne Rosenwald, directrice de la DEPP, l'agence des statistiques du ministère. En mathématiques, en CM1, la France est en queue de peloton de l'Union européenne. Et seul le Chili a un score plus faible si on élargit au niveau international. "On constate une surreprésentation des élèves les plus faibles. En mathématiques, 15% des élèves français n'atteignent pas le 'niveau bas', contre 6% des élèves au niveau européen. Cela signifie que ces 15% n'ont pas les connaissances élémentaires en CM1", ajoute-t-elle.

L'étude souligne qu'il y a en France "de moins en moins de bons élèves en mathématiques en CM1. Du côté des élèves au niveau avancé, en France seul 3% des élèves de CM1 l'atteignent, contre 9% en Europe". Cependant, le niveau s'améliore en terme de formation continue. En 2019, 23% d'élèves avaient des enseignants n'ayant suivi aucune formation axée sur les contenus mathématiques, contre 53% en 2015, se félicite la directrice de la DEPP.

Les 4e, derniers de l'UE en sciences

Par ailleurs, plusieurs dizaines de milliers d'enfants en quatrième, dont plus de 3.800 en France ont aussi été évalués. En quatrième, en maths, la France est aussi en retrait avec un score de 483 points, sous la moyenne internationale (511). La France est en dernière position au niveau de l'Union européenne. En sciences, avec un score de 489 points, la France se situe aussi sous la moyenne internationale (515).

En mathématiques, on constate aussi une forte baisse du niveau depuis 1995. "Le score moyen est en baisse de 47 points, c'est l'équivalent d'une année de classe", souligne Fabienne Rosenwald. "Autrement dit, le niveau des élèves de 4e en 2019 en maths, est celui des élèves de 5e en 1995 dans cette matière", regrette-t-elle. "Seuls 2% des élèves français atteignent le niveau avancé en 2019 en mathématiques, contre 11% dans l'Union européenne et 50% à Singapour", précise-t-elle. 

Selon Edouard Geffray, directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco), "le ministère [de l'Éducation] a pris la mesure des enjeux autour des mathématiques et du niveau des élèves" et "il y a une forme d'urgence collective à ce que les maths comme la lecture, soient pratiqués en classe bien sûr et même à la maison en famille". 

Une baisse de niveau depuis 25 ans

La baisse de niveau est telle depuis 25 ans (date de la première enquête), qu'on a perdu l'équivalent d'une année de classe : le niveau des 4e actuel en maths est celui des cinquièmes de 1995. Autre difficulté : parmi nos "meilleurs élèves" seuls 2% atteignent le niveau "avancé", en comparaison dans l'Union européenne, la moyenne est de 11%, et 50% pour Singapour.

Une des explications formulées par le ministère viendrait du profil de nos élèves enseignants. Les professeurs sont majoritairement issus des filières sciences sociales et sciences humaines, ils n'ont pas fait de maths durant leurs études supérieures. Voilà pourquoi la formation continue des profs a été renforcée, c'était notamment l'une des préconisations du rapport Villani Torossian rendu en février 2018.

L'enquête a été réalisée en mai 2019 auprès de dizaines de milliers d'enfants en quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 en France), dont quelque 4.000 en France.