L'école privée Stanislas rappelée à l'ordre sur un «contournement» des règles de Parcoursup

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avec AFP , modifié à
Le collège-lycée privé catholique Stanislas, actuellement dans la tourmente, a été rappelé à l'ordre par le ministère de l'Enseignement supérieur sur un "contournement" des règles de Parcoursup. Dans l'établissement, "certains élèves sont incités à renoncer à leurs autres vœux dans Parcoursup" en échange de la "garantie d'être admis" en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).

L'établissement scolaire privé Stanislas a été rappelé à l'ordre par le ministère de l'Enseignement supérieur sur un "contournement" des règles de Parcoursup, a-t-on appris dimanche, confirmant des informations de Mediapart, qui affirme que le fils de la ministre de l'Éducation est concerné. Un rapport dévoilé cette semaine par le média en ligne relève qu'à Stanislas, "certains élèves sont incités à renoncer à leurs autres vœux dans Parcoursup" en échange de la "garantie d'être admis" en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).

Le rapport relève que la pratique est "très isolée" parmi les lycées ayant des CPGE : "En 2023, sur plus de 600.000 lycéens ayant formulé des vœux dans Parcoursup, il y a seulement 41 candidats qui n'ont fait qu'un seul vœu" pour une CPGE dans l'établissement où ils sont en terminale et "38 sont des élèves de Stanislas". Selon Mediapart, le fils aîné de la ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, dans la tourmente depuis plus d'une semaine, figure parmi ces 38 élèves.

Un courrier adressé à l'école pour "lui rappeler ses engagements" à respecter la charte de Parcoursup

Le ministère de l'Enseignement supérieur a fait savoir dimanche qu'à l'issue de ses investigations, l'inspection générale "a adressé en août un courrier faisant état de ce contournement". Un courrier a été adressé le 17 janvier à Stanislas "pour lui rappeler ses engagements" à respecter la charte de Parcoursup, notamment de "respect des principes de 'Liberté d'expression des vœux émis et de choix des propositions d'admission' et de 'non-discrimination, d'égalité de traitement, d'équité et de transparence'", précise le ministère.

"Il a été demandé au chef d'établissement de confirmer que toutes les dispositions sont prises en ce sens au sein de son établissement pour la session 2024 qui s'ouvre", a poursuivi le ministère qui ajoute qu'il "appréciera les actions à conduire en regard des réponses du chef d'établissement".

"Il y a largement de la place pour tous les autres élèves qui veulent postuler", assure le directeur de Stanislas

Le directeur de Stanislas Frédéric Gautier a affirmé dimanche sur BFMTV que les élèves de l'établissement décidaient "eux-mêmes" du choix qu'ils font. "Il y a largement de la place pour tous les autres élèves qui veulent postuler, donc il n'y a pas de délit d'initié", a-t-il poursuivi. "S'il faut faire autrement, nous ferons autrement, mais nous n'avons pas le sentiment de léser les élèves qui viennent de l'extérieur ni de tromper nos propres élèves", a-t-il insisté.

Sollicité par l'AFP, l'entourage de Amélie Oudéa-Castéra a rappelé qu'elle "fait l'objet d'un déport concernant les actes relatifs à l'établissement Stanislas". Dans une réponse fournie à Mediapart, il a fait savoir que "comme d'autres familles", celle de la ministre "a suivi la procédure prévue par Stanislas et chacune des étapes prévues par Parcoursup".

Interrogée dimanche dans l'émission "Questions politiques" (France Inter, FranceinfoTV et Le Monde) sur le fait de savoir si Amélie Oudéa-Castéra était trop fragilisée pour rester à son poste, la ministre déléguée à l'Égalité hommes/femmes Aurore Bergé a assuré ne pas voir "pourquoi elle n'aurait pas la possibilité de rester". "À un moment, il faut qu'on arrête avec ce sujet-là", a lancé Aurore Bergé, jugeant "insupportable" d'aller "fouiller dans l'intimité des familles".