Pour augmenter ses revenus, Jeremy a diversifié son exploitation en s'orientant vers la vigne. 1:20
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Nina Pavan édité par Christopher Faleyras
Déjà en difficulté, les agriculteurs sont touchés de plein fouet par l'inflation. Leurs postes de dépense sont toujours plus importants, et ils doivent innover pour faire vivre leur exploitation et pour se dégager un revenu décent. Un jeune agriculteur ouvre à Europe 1 son livre de compte et explique comment il s'en sort.

"L'eau augmente de 5% par an" dénonce Jérémy, 35 ans. Ce jeune agriculteur installé à Ventabren, près d'Aix-en-Provence, est confronté comme l'ensemble de ses confrères à une augmentation très importante de ses charges. Cette inflation n'épargne aucun de ses postes de dépenses : énergie, engrais, matières premières... Tous les prix augmentent, et cela vient s'ajouter aux différentes difficultés que connaît déjà le secteur par ailleurs. Pis, certaines se cumulent. Comme par exemple le record de jours sans pluie que vient de connaître la France. Une véritable double peine. 

La polyculture comme solution

"Avec le déficit hydrique, on augmente notre consommation d'eau. On tape aussi sur les réserves", confirme le jeune agriculteur au micro d'Europe 1. Il faut dire qu'avec ses 85 hectares, l'exploitation de Jeremy a d'importants besoins en eau. Cette charge représente même désormais l'une des principales dépenses pour l'exploitation de l'agriculteur, qui a pris la succession de ses parents il y a deux ans. Et c'est sans compter, l'achat des engrais qui pèse aussi très lourd dans les comptes du jeune paysan. 

Conscient des difficultés, et avant même que l'inflation galopante ne vienne s'ajouter à une situation déjà compliquée, Jeremy a décidé, dès son lancement, de diversifier ses cultures afin d'augmenter ses revenus. Outre les pois chiches et le blé, son exploitation s'est tournée aussi vers des récoltes plus rentables comme les oliviers ou encore les vignes. "Aujourd'hui, ce qui me permet de vivre, c'est la vigne ou les marges sont un peu plus importantes. Le chiffre d'affaires d'un hectare de vignes en AOP Coteaux d’Aix est autour des 10.000 euros. Alors que pour les céréales, si je suis à 300 euros l'hectare, c'est le bout du monde".

En optant pour cette stratégie de polyculture, Jeremy arrive à se payer entre 1.500 et 2.000 euros par mois. Un salaire dont il ne se plaint pas même si pour atteindre cette rémunération, le jeune paysan ne compte pas ses heures.