Grève - Les magasins de vélos pris d'assaut : "il faut bien que les gens aillent travailler"

Prendre son vélo est une excellente solution pour pallier l'absence de transports en commun.
Prendre son vélo est une excellente solution pour pallier l'absence de transports en commun. © ERIC FEFERBERG / AFP
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Hélène Terzian, édité par Théo Mercadier
La RATP poursuit son mouvement de grève et la journée de lundi devrait être compliquée pour ceux qui se rendent au travail, en métro notamment. Les Parisiens sont donc nombreux à chercher des alternatives. Et le grand gagnant, c'est le vélo !
REPORTAGE

Ils ne sont pas vraiment là pour faire le plein de cadeaux de Noël. Dans les magasins de sport, on se précipite pour être entièrement équipé face aux problèmes de transports en commun."J'achète un truc pour dérouiller mon vélo, ne l'ayant pas sorti depuis les beaux jours", témoigne un acheteur dans une boutique parisienne, après deux jours de blocages liés au mouvement contre la réforme des retraites. Avec sa bombe anti-rouille en main Martin va pouvoir huiler ses chaînes et dès demain enfourcher son vélo aller au bureau. Un trajet de 20 minutes, au lieu de 50 minutes s'il devait les faire à pied.

La grève l'oblige à remonter sur la selle alors qu'il avait adopté le métro depuis quelques temps. "Forcément, il faisait un peu plus froid donc j'était un peu plus paresseux et prenais moins le vélo", concède-t-il. Pour lui, pas moyen non plus de se retrouver coincé sans transports s'il sort voir voir des amis après sa journée : "si je sors après le travail je me retrouverais assez vite contraint, avoir mon vélo me facilite la tâche".

"On est débordés"

Depuis jeudi, les clients comme Martin affluent en rayon pour s'équiper en casque et en anti-vols, ou viennent changer leurs roues. Avec le mouvement parti pour durer plusieurs jours, ils n'hésitent à investir jusqu'à 200 euros dans un vélo raconte Robin, le vendeur. "Ça s'est vraiment vendu comme des petits pains. Sur la semaine, on a multiplié par quatre le nombre de vélos vendus", assure-t-il.

"On est débordés c'est très impressionnant. On doit même parfois donner des petits cours de sécurité, apprendre aux gens à se placer sur la route. Il faut bien que les gens aillent travailler : cinq, dix, quinze kilomètres c'est faisable en vélo." "Une telle ruée sur les vélos ça s'est rarement vu, si ce n'est pendant les grèves de 1995", poursuit-il. À l'époque, les vendeurs apprenaient même aux clients à faire du vélo !