Le journal Les Échos a révélé lundi que l'Élysée planchait de nouveau sur une réforme des retraites adoptée dès cet automne avec l'âge de départ en retraite portée à 64 ans. Un véritable pari politique : celui de montrer que la transformation est à l'œuvre jusqu'au bout... Mais avec le risque de braquer une partie de l'électorat. Face à cette nouvelle, les partenaires sociaux sont plus que réticents.
"Ça ne marchera pas", préviennent les syndicats
Les syndicats et le patronat sont tous contre cette idée, mais pas pour les mêmes raisons. Pour les syndicats, un relèvement de l'âge de la retraite serait une mesure à la fois désastreuse, injuste et politiquement ravageuse. "Des chocs, on en a déjà assez pris comme ça ces derniers temps", dit l'un d'eux. "Choc sanitaire, choc économique, choc moral... Pas la peine d'en ajouter un autre". Les syndicats l'assurent : engager une telle réforme à l'automne en misant sur l'effet de sidération à quelques mois de la présidentielle, ça ne marchera pas. "Les Français redescendront dans la rue", disent-ils.
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Une réforme qui ne doit pas être lancée à la va vite
Si le patronat défend depuis longtemps un report de l'âge de départ à la retraite, mesure qui permettra d'économiser beaucoup d'argent rapidement, il s'oppose toutefois à ce projet. En effet, il considère qu'une telle réforme ne doit pas être lancée à la va vite. "À six mois de l'élection présidentielle, les enjeux sont trop importants", dit il. "Ce doit être un choix de société débattu dans la campagne électorale qui s'annonce". Sinon, avertit le patronat, mener la réforme à la hussarde, c'est prendre le risque de la rater et de ne plus rien pouvoir faire avant longtemps.