Le maire de Grenoble appelle à un référendum sur la dépénalisation du cannabis, les habitants sont divisés sur le sujet
Alors que la ville de Grenoble est gangrénée par le trafic de drogue, le maire de la commune Éric Piolle a appelé Emmanuel Macron à organiser un référendum sur la légalisation du cannabis. Objectif : "enlever des revenus aux trafiquants", estime l'écologiste. Mais dans les rues de la ville, l'opinion publique est assez partagée sur la question.
Fusillades à répétition, point de deal près des écoles... Grenoble fait régulièrement la Une de l'actualité ces derniers mois face à l'explosion du trafic de drogue dans la ville. Face à la situation, le maire écologiste, Éric Piolle, réclame un référendum sur la dépénalisation du cannabis pour ôter une partie du chiffre d'affaires des trafiquants.
Dans le quartier de Saint-Bruno, avec sa petite église et sa place de marché, depuis quelques mois, un point de deal à ciel ouvert a fait son apparition. Alors, dans les rues du quartier, certains ne trouvent pas ça inutile de lancer un référendum pour tenter de diminuer le poids des trafiquants de drogue.
"Je pense qu'il faut serrer la vis"
"Je pense que ça vaut la peine d'en débattre vraiment", estime Claire au micro d'Europe 1. "Dans une pensée immédiate, on pourrait se dire qu'effectivement ça freinerait les trafics. En fait, puisque ça serait réglementé, ça serait encadré, peut-être que ça tuerait dans l'œuf cette économie parallèle", estime-t-elle.
Mais tout le monde n'est pas de cet avis, loin de là, comme Alain qui tient un garage dans le quartier. "Je pense qu'il faut serrer la vis et verbaliser au maximum. Mais bon, tout ce qui touche à la sécurité, la mairie s'en lave les mains. Éric Piolle ne veut pas armer la police municipale, alors qu'en face, ils ont des Kalachnikovs. Qu'est-ce que vous voulez faire avec un maire comme ça", s'alarme-t-il.
Des habitants qui évitent désormais le quartier
Même sentiment chez Françoise pour qui Éric Piolle est déconnecté de la réalité de sa ville. "Monsieur Piolle devrait descendre dans les rues et voir vraiment ce qu'il se passe, car actuellement, l'atmosphère à Grenoble, c'est avoir peur pour son intégrité physique à cause des trafics et à cause des armes qui circulent et qui malheureusement sont en action", insiste-t-elle.
Avant de confier qu'elle ne se rend plus dans le cœur du quartier, "car j'ai été, deux fois de suite, présente lors de fusillades, donc je tiens à ma vie et je ne vais plus à Saint-Bruno", conclut-elle. Ces habitants qui estiment que dépénaliser le cannabis serait un très mauvais signal.