Laïcité : tous les profs devront être formés, annonce Jean-Michel Blanquer

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Virginie Riva, édité par Rémi Duchemin

S’appuyant sur un rapport remis par Jean-Pierre Obin, le ministre de l’Education a annoncé lundi soir un plan sur quatre ans pour former l’ensemble des enseignants à la laïcité. Car actuellement, un nombre extrêmement faible d’entre eux est en capacité de réagir correctement en cas d’incident, selon le rapport.

Jean-Michel Blanquer annonce un plan de formation des enseignants à la laïcité, plan qui résulte du nouveau rapport Obin. Le ministre de l’Education l'avait commandé à l'ancien inspecteur général Jean-Pierre Obin, trois mois après l'assassinat de Samuel Paty, avec une question : quel est le niveau de connaissances et la capacité des personnels de l'Education n&tionale pour faire vivre la laïcité et les principes de la République ? Le constat est plutôt inquiétant.

D'abord sur le nombre de profs réellement formés. Dans le premier degré, un enseignant sur 100 avait suivi, avant la crise sanitaire, une journée de formation à la laïcité. La situation n'est guère meilleure dans le second degré, où seulement quatre profs sur 100 ont suivi une telle formation. Les contractuels, quant à eux, n'en ont aucune.

Obligation de formation pour chaque prof et chaque CPE

Deuxième point inquiétant, le flou qui demeure encore autour de la notion même de laïcité lorsqu'elle est enseignée. Jean-Pierre Robin pointe, dans certains instituts de formation des profs, un enseignement à la laïcité de type concordataire et non de séparation stricte comme l'instaure la loi 1905. Il note même parfois une déconstruction du discours officiel sur la laïcité.

L'idée retenue lundi soir par le ministre, c'est donc de systématiser la formation initiale et continue dès la rentrée avec un plan sur quatre ans mis en œuvre par Jean-Pierre Obin lui-même. Dès septembre, 1.000 formateurs venus de toute la France vont être formés. Chaque prof et CPE et aura ensuite l'obligation de suivre une formation continue sur la laïcité dans les trois ans suivant sa titularisation. Le but, c'est qu'à terme, aucun enseignant ou cadre ne se retrouve seul, isolé ou pris dans le fameux "pas de vagues" en s'auto-censurant.