La visite au médecin du travail aura lieu tous les cinq ans

Cette réforme est prévue dans la très contestée loi Travail (article 102).
Cette réforme est prévue dans la très contestée loi Travail (article 102). © AFP
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avec AFP , modifié à
Selon le projet de décret de la loi Travail, la visite médicale aura désormais lieu tous les cinq ans, quatre pour les salariés sur des postes à risques.

La visite médicale aura lieu tous les cinq ans, quatre pour les salariés sur des postes à risques, selon le projet de décret de la loi Travail, dont l'AFP a obtenu copie. Des décrets de 2012 avaient déjà assoupli à deux ans la périodicité de la visite médicale.

La visite d'embauche supprimée. A partir du 1er janvier, seuls les travailleurs exposés à des postes à risques (exposition à l'amiante, plomb, agents cancérogènes, mutagènes, toxiques, biologiques, rayonnements ionisant, risque hyperbare) bénéficieront d'une visite médicale d'embauche. Pour tous les autres salariés, cette visite d'embauche sera supprimée et remplacée par une simple "visite d'information et de prévention", selon ce projet, dévoilé par le site d'information Actuel-RH. Elle doit intervenir avant la fin de la période d'essai mais dans un délai n'excédant pas trois mois après l'arrivée du salarié dans l'entreprise. Une nouvelle visite a lieu "dans un délai n'excédant pas cinq ans", quatre pour les salariés sur des postes à risque.

FO prévoit de voter contre. Toutefois, lorsque le travailleur a bénéficié d'une visite d'information et de prévention dans les cinq ans précédant son embauche, une nouvelle visite "n'est pas requise", sous certaines conditions. Ce projet sera soumis le 1er décembre au Conseil d'orientation des conditions de travail, une instance d'orientation et de consultation de la politique publique de santé au travail. Force ouvrière prévoit de voter contre lors de cette réunion, a annoncé le syndicat dans un communiqué. FO estime qu'une visite médicale tous les cinq ans "ne permettra pas la détection de risques émergents et ne favorisera pas une relation de confiance entre le travailleur et le service de santé au travail".

Changements également pour les travailleurs de nuit. Le syndicat dénonce également les changements prévus pour les travailleurs de nuit, dont la visite semestrielle va passer à trois ans. "Nous condamnons fermement cette décision à l'heure où les horaires atypiques se multiplient ainsi que les études scientifiques prouvant leur nocivité sur l'état de santé des travailleurs (augmentation de certains types de cancers, risque élevé de diabètes, d'AVC...)". Cette réforme, prévue dans la très contestée loi Travail (article 102), avait focalisé les critiques des syndicats, mais aussi de l'Ordre des médecins, qui y voyaient une remise en cause du rôle de la médecine du travail et un risque pour la santé des salariés. L'objectif du gouvernement est de "moderniser la médecine du travail pour mieux cibler les moyens sur les salariés exposés à des risques particuliers".