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Antoine Terrel , modifié à
Alors qu'Emmanuel Macron avait promis une loi sur le financement de la dépendance pour 2019, le texte est éclipsé par le débat autour de la réforme des retraites. Invité dimanche d'Europe 1, Hugues Vidor, président de l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire regrette que le gouvernement maintienne "une forme d'illisibilité sur le sujet". 
INTERVIEW

Éclipsée par le débat autour de la réforme des retraites, la question de la dépendance et de son financement devait pourtant faire l'objet d'une loi en 2019, promise en juin par Emmanuel Macron. Un silence de l'exécutif qui provoque la colère d'Hugues Vidor, président de l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (UDES). Invité dimanche d'Europe 1, il dénonce "une forme de scandale et de mépris" de la part du gouvernement. 

"L'ensemble du secteur n'est pas informé", regrette-t-il au micro de Bernard Poirette, "or, il y a urgence. Les résidents, les familles et les bénéficiaires sont dans une situation très difficile. Dans le domaine de l'aide à domicile, 10% des demandes ne sont pas pourvues faute de professionnels". Pour Hugues Vidor, "ces questions ne sont pas traitées" par un gouvernement qui maintient une "forme d'illisibilité sur le sujet".

"Le gouvernement ne prend pas en charge le tsunami démographique qui s'annonce"

"Le gouvernement ne prend pas en charge la question du tsunami démographique qui s'annonce", fustige encore Hugues Vidor, rappelant que si six millions de personnes ont actuellement plus de 75 ans, ce chiffre montera à 14 millions en 2070.  

Alors que le gouvernement se concentre actuellement sur sa réforme des retraites, le président de l'UDES explique que les deux dossiers sont pourtant liés. "Il faut considérer la dépendance comme un investissement pour l’avenir", explique-t-il, "dès lors que vous investissez dans la prise en charge de la perte d’autonomie pour les personnes fragiles, à terme, vous allez faire des économies pour l'État". De plus, un bon financement de la dépendance "évite des hospitalisations, de saturer les urgence". 

10% des retraités seront en perte d'autonomie à partir de 75 ans

"Demain, les retraités qui seront dans ces classes d'âge peuvent tout à fait être en situation de perte d'autonomie", ajoute Hugues Vidor, qui précise que "10% des retraités seront en perte d'autonomie à partir de 75 ans". 

Pour Hugues Vidor, l'apathie du gouvernement sur le sujet est d'autant plus problématique que la situation du secteur est très compliquée. "Dans l'aide à domicile, nous avons 19.000 personnes qui sont en arrêt de travail ou en maladie professionnelle sur 190.000. Ce n'est pas traité, on met ça sous le tapis". Et le président de l'UDES de regretter de n'avoir "aucun élément" sur le calendrier de l'exécutif.