LA QUESTION SEXO - Le chien de mon copain est plus important que moi, je ne le supporte plus

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Catherine Blanc , modifié à
Dans "Sans Rendez-vous" ce jeudi, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc répond à Keliana, une auditrice qui ne supporte plus que le chien de son compagnon soit plus important qu'elle. La spécialiste lui conseille de faire le parallèle avec un enfant pour lui exposer son mal-être et le faire réagir. 

Le chien a beau être le meilleur ami de l'Homme, tout à ses limites. C'est ce que vit Keliana, une auditrice qui ne supporte plus de voir l'animal de compagnie de son partenaire monopoliser l'amour de ce dernier. Mais pour la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc, cette situation peut être mise en lien avec celle des mères qui délaissent leur mari au profit d'un enfant qui a besoin de beaucoup d'attention. Dans "Sans Rendez-vous" ce jeudi, la spécialiste lui conseille donc d'user de ce parallèle afin de faire prendre conscience à cet homme du mal-être qu'elle vit. 

La question de Keliana

J'ai rencontré un homme que j'apprécie. Mais petit problème : son chien passe avant tout. C'est un amour fou que je ne comprends pas vraiment. C'est comme un enfant et j'en ai vraiment marre qu'il passe avant tout et qu'il monopolise toute notre vie. Qu'est ce que vous en pensez ? Est-ce que je dois lui en parler ? Ou est ce que je dois garder ça pour moi ?

La réponse de Catherine Blanc

Je crois que c'est exactement ce qui se joue aussi dans les couples où il y a des enfants qui attirent l'attention sur eux de façon majeure, jusqu'à délaisser un des deux partenaires. Généralement, les mamans laissent les maris un peu sur la touche, tellement elles sont préoccupées par des enfants qu'on ne peut pas quitter. Ici c'est à peu près la même chose, sauf que ça nous paraît curieux parce que c'est un chien. Or, d'un point de vue affectif, cela peut être de même ordre. Ce chien est sa source de plaisir, peut-être aussi de sécurité, puisqu'il a créé ce lien particulier avec cet animal. Un lien tellement fort qu'il ressent beaucoup plus de sécurité que dans le cadre du couple. 

Est-ce problématique que la partenaire passe au second plan ?

Elle n'est pas un chien, donc elle n'a pas à comparer les choses. Mais elle vit dans une relation de rivalité, ce qui pose peut-être la question de ce qu'elle a vécu enfant. Avait-elle un frère, une sœur ? Comment partageait-elle sa mère avec son père ? Ces questions sont importantes parce qu'à partir du moment où l'on voit le côté fusionnel d'un homme avec son chien, ça permet de comprendre comment on n'arrive pas à se parler. Parce que si on n'était pas encombré de sa propre inquiétude à l'idée d'être au second plan, on pourrait tout simplement dire qu'on aime ce chien.

Keliana doit-elle poser un ultimatum "le chien ou moi" ?

Je crois que dans un premier temps, il faut d'abord qu'elle fasse le point de ce qui la dérange dans la relation de son compagnon avec son chien. Ensuite seulement elle pourra aller lui parler pour lui dire qu'il faut arriver à préserver une relation dont l'animal n'est pas le guide. Keliana peut d'ailleurs faire un lien avec un enfant en disant : "imagine un seul instant si nous avions des enfants ensemble et que je faisais de même. Ça mettrait notre relation en péril." S'il réagit bien, il va trouver peut-être matière à assouplir les choses. S'il réagit mal, je pense qu'elle saura qu'il n'y a guère de place pour elle dans cette relation.