La Ligue de protection des oiseaux va porter plainte contre la France auprès de l'UE

La directive oblige les États membres de l'UE de protéger strictement certaines espèces de volatiles.
La directive oblige les États membres de l'UE de protéger strictement certaines espèces de volatiles. © LOIC VENANCE / AFP
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Europe1.fr , modifié à
Selon les informations du "Parisien", la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a décidé de déposer une plainte mardi auprès de l'Union européenne pour non-respect de la directive oiseaux.

Elle en a assez de gagner des procès contre l'État et de constater que rien ne change. Selon les informations du Parisien, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a décidé de déposer une plainte mardi auprès de la Commission européenne pour non-respect de la directive oiseaux.

Des cadeaux aux chasseurs, pas aux espèces. Cette directive, qui fêtera mardi ses 40 ans, oblige les États membres de l'UE de protéger strictement certaines espèces de volatiles. Elle détermine la liste des oiseaux chassables au niveau européen, avec des dates de chasse en fonction des périodes de migration et de reproduction. "Or, la LPO accuse la France de n'en faire qu'à sa tête depuis des années pour satisfaire les chasseurs", rapporte Le Parisien. Interrogé par le quotidien, Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, illustre : la France "continue de tolérer, année après année, la chasse des oies sauvages en période de migration prénuptiale". Au total, selon la LPO, 63 espèces d'oiseaux sont autorisées à la chasse, "dont une vingtaine en mauvais état de conservation".

Pourtant, l'État a été condamné à de très nombreuses reprises : douze fois depuis 2001 sur la chasse aux oiseaux migrateurs, trente fois pour la chasse du grand tétras, selon le directeur général de la LPO, Yves Verilhac. "Malgré ces condamnations, l'État persiste à accorder des dérogations aux chasseurs comme si la France était au-dessus du droit", ajoute Allain Bougrain-Dubourg.

Quelles espèces sont concernées ?

La requête de la LPO concerne notamment les oies cendrées, pour lesquelles la date officielle de fin de chasse est le 31 janvier mais que le gouvernement français a depuis plusieurs années tenté de prolonger, par des décisions plusieurs fois annulées par le Conseil d'Etat.

Mais elle inclut également des plaintes déjà existantes, notamment celle déposée en janvier contre la chasse à la glu, chasse "traditionnelle" autorisée par dérogation dans cinq départements du sud et qui consiste à capturer des oiseaux à l'aide de tiges en bois enduites de glu posées sur des arbres ou buissons.

Récemment, la LPO avait également saisi la Commission concernant des mesures de conservation qu'elle jugeait insuffisantes pour la tourterelle des bois et le courlis cendré. Elle met en plus en cause dans la nouvelle requête la gestion de la chasse d'une vingtaine d'autres espèces "en mauvais état de conservation" comme la bécassine des marais, la gélinotte des bois, le grand tétras ou encore la barge à queue noire.

Définir le nombre d'oiseaux chassables. Du côté du ministère de la Transition écologique, un comité d'experts doit être réuni pour établir un diagnostic, visant à définir le nombre de prélèvements autorisés pour chaque espèce selon son état de conservation.