La Française Melina Boughedir, expulsable d'Irak, "n'est pas une djihadiste", selon son avocat

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avec AFP , modifié à
L'avocat de la Française, dont l'Irak a ordonné l'expulsion, a assuré qu'elle n'était pas "une djihadiste" et qu'elle devait "être jugée en France" à son retour.

La Française Melina Boughedir, dont la justice irakienne a ordonné lundi l'expulsion après sa condamnation pour entrée illégale en Irak, "n'est pas une djihadiste", a assuré mardi son avocat Vincent Brengarth, saluant une décision "assez juste" qui évite à sa cliente la peine de mort.

Pas de "charges suffisantes" pour terrorisme. "Ma cliente n'est pas une djihadiste, elle a été jugée pour des faits d'entrée irrégulière sur le territoire. La justice irakienne a estimé qu'elle n'avait pas de charges suffisantes pour la poursuivre pour des faits de terrorisme", a déclaré Vincent Brengarth sur RTL.

Une décision "assez juste". Condamnée à sept mois de prison, Mélina Boughedir, 27 ans, a été libérée, sa peine étant couverte par sa détention préventive. La Française avait été arrêtée cet été à Mossoul, l'ancien bastion du groupe Etat islamique (EI) dans le nord du pays, avec ses quatre enfants. Trois d'entre eux ont été rapatriés. "Cette décision me semble assez juste, assez adaptée. On échappe au moins à la peine de mort", prévue par le droit irakien pour les faits de terrorisme, a dit l'avocat.

Un retour encore incertain. Vincent Brengarth, qui défend Melina Boughedir avec William Bourdon, ignore la date de son retour en France. "Certains parlent d'une fin d'exécution de la peine fin février, d'autres pensent [à un retour] un peu plus imminent", a-t-il affirmé.

"Elle doit être jugée en France". La jeune femme est visée par un mandat de recherche délivré dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à Paris le 2 août 2016, pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", selon une source judiciaire. Elle devrait être placée en garde à vue et entendue par les services antiterroristes à son arrivée en France, selon une source proche du dossier. "Il n'est pas question de la faire échapper à la justice française. Elle doit être jugée (...) en France et elle le sera", a dit son avocat.

Des regrets. Me Brengarth, qui n'a pas pu encore parler directement avec sa cliente, assure qu'"elle regrette son départ" et dit avoir été "sous l'influence de son compagnon" qu'elle décrit comme "cuisinier chez Daech". Quelques dizaines de Français soupçonnés d'avoir été membres de l'EI se trouvent actuellement dans des camps ou des prisons en Irak et en Syrie avec plusieurs dizaines de mineurs, d'après une source proche du dossier.