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Benjamin Levêque, édité par A.H. , modifié à
La dernière hausse du tabac, le 1er mars, a visiblement incité les fumeurs à tenter l'arrêt du tabac. Les buralistes le constatent, alors que dans les pharmacies, la hausse des ventes de substituts nicotiniques devrait se poursuivre. 

La dernière hausse du prix du tabac a-t-elle suscité le déclic qu'espérait le gouvernement dans la tête des fumeurs ? Alors que la majorité des paquets de cigarettes se paie désormais au moins 8 euros, les buralistes ont d'ores et déjà constaté une baisse de leurs commandes en mars. Selon le fabricant Seita, les livraisons dans les bureaux de tabac ont dégringolé de 19% en seulement un mois. À titre de comparaison, sur l'ensemble de l'année 2017, la baisse était de seulement 2%. 

La vente de patchs explose. Par ailleurs, depuis plusieurs mois déjà, on observe une hausse très nette des ventes de substituts nicotiniques. Selon l'Observatoire des drogues et toxicomanies, les ventes de traitements pour l’arrêt du tabac réalisées en pharmacie avaient augmenté de 28,5% en 2017 par rapport à 2016. En clair, les fumeurs tentent davantage de se sevrer, et font appel à différentes méthodes : sprays, gommes à mâcher, et surtout patchs. Pour ceux-là, les ventes ont explosé, + 45% sur un an. Ces bons résultats s'expliquent aussi par un meilleur remboursement de ces traitements : 150 euros par patient et par an aujourd'hui, contre 50 euros auparavant.

Les jeunes fumeurs plus prompts à arrêter. Tous s'accordent à dire que c'est justement le prix qui pousse les fumeurs à arrêter. "Dans nos consultations, de plus en plus de patients expliquent que leur volonté d'arrêter vient de la hausse du prix du tabac. D'autant plus quand ils sont plus jeunes et plus défavorisés socialement", témoigne la tabacologue Marie Malecot, interrogée par Europe 1.

Cette dynamique pourrait se poursuivre. En effet, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé la semaine dernière que les substituts nicotiniques allaient être remboursés comme n'importe quel médicament. Le gouvernement a pour objectif d'augmenter encore le prix du paquet, atteignant 10 euros en 2020, pour faire reculer la consommation de tabac en France.

>> Ecoutez la chronique de Nicolas Barré sur les effets de la hausse du prix du tabac