Tunnel Lyon Turin 1:44
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Jean-Luc Boujon (à Saint-Jean-de-Maurienne) / Crédit photo : MARCO BERTORELLO / AFP , modifié à
Plusieurs centaines de personnes doivent manifester ce week-end dans la vallée de la Maurienne, contre le projet de chemin de fer entre Lyon et Turin. Ce projet, qui permettra de pouvoir acheminer des millions de tonnes de marchandises par les rails plutôt que par la route, fait le bonheur de l'économie locale.

C'est un week-end à haute tension qui s'annonce dans la vallée de la Maurienne. À l'appel de l'organisation des Soulèvements de la Terre, une manifestation contre le projet ferroviaire reliant Lyon à Turin, doit se tenir. La manifestation a beau être interdite, ils seront sûrement des centaines samedi à manifester contre ce projet XXL, jugé par une dizaine d'associations comme un désastre écologique. Le projet doit pourtant permettre de transporter 25 millions de tonnes de marchandises sur les rails, et réduire la pollution dans la vallée. Mais 260 kilomètres de tunnel et de galeries devront être construits pour que le projet voit le jour. 

Un chantier en pleine progression

Pourtant, pour les patrons de la région, le Lyon-Turin est une évidence. Cela fait quelques années que ce n'est plus un projet mais un chantier, puisque 20% des travaux ont déjà été réalisés. Et c'est aussi une véritable aubaine en termes d'emplois.

"L'emploi lié au chantier, aujourd'hui, c'est à peu près 1.500 salariés par an. Au fort du chantier, on va monter à 3.200 emplois et surtout, ça va permettre d'améliorer le logement, de développer les infrastructures, les équipements publics", explique au micro d'Europe 1, David Gandaubert, président de la fédération BTP de Savoie.

Des milliers d'emplois indirects

"On estime aujourd'hui que par les emplois directs et indirects, on va monter de 6.000 à 10.000 emplois supplémentaires pour notre territoire", poursuit-il. Un chantier qui ruissellerait donc sur de toute la région, ce que confirme Pascal Gaudin, artisan-plombier dans la vallée.

"Nous en tant que plombiers, mais aussi les électriciens et les autres artisans, la rénovation des bâtiments anciens liée au chantier, c'est ce qui nous amène tout ce travail. Moi cela représente à peu près la moitié de mon chiffre d'affaires. Et j'ai plein d'amis qui se mettent à leur compte, mon fils aussi s'est mis à son compte. Et lui aussi, cela lui apporte des chantiers", souligne avec enthousiasme l'indépendant.

Des créations d'emplois en plus garantis pendant presque 10 ans, jusqu'en 2032, date prévue pour la mise en service du Lyon-Turin.