Jura : le projet contesté de Center Parcs compromis par la justice

Le document d'urbanisme devait autoriser la construction sur une zone de 88,9 hectares, dans un massif forestier, de 400 cottages et d'un espace aquatique tropical.
Le document d'urbanisme devait autoriser la construction sur une zone de 88,9 hectares, dans un massif forestier, de 400 cottages et d'un espace aquatique tropical. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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Europe1.fr avec AFP
La justice a annulé vendredi une partie du plan local d'urbanisme (PLU) de Poligny, dans le Jura, qui devait permettre la construction d'un Center Parcs.

Le tribunal administratif de Besançon a annulé vendredi une partie du plan local d'urbanisme (PLU) de Poligny, dans le Jura, qui devait permettre la construction d'un Center Parcs, contestée par une association de défense de l'environnement, a-t-on appris de source judiciaire.

400 cottages et un espace aquatique dans un "corridor écologique"

L'association locale "le Pic Noir" avait formé un recours contre une délibération du 23 mars 2017 approuvant le PLU de cette commune de 4.000 habitants. Le document d'urbanisme devait autoriser la construction sur une zone de 88,9 hectares, dans un massif forestier, de 400 cottages et d'un espace aquatique tropical. Dans son jugement, que l'AFP a consulté, le tribunal administratif relève que la zone ouverte à l'urbanisation "se situe dans un vaste ensemble naturel entièrement boisé de la forêt de Poligny, traversé par un corridor écologique répertorié dans le schéma régional de cohérence écologique de Franche-Comté".

"Le projet (…) sera la source d'une pression humaine et sonore, dont l'impact nécessaire sur la circulation de la faune et sur la protection des espèces répertoriées sur le site et sur leurs habitants, s'étendra largement au-delà de la seule surface" concernée, est-il expliqué.

"On ne peut plus rien développer"

 

"C'est le contexte actuel qui veut qu'on ne puisse plus rien faire. On ne peut plus rien développer", a regretté sur France 3 Bourgogne Franche-Comté le maire de Poligny, Dominique Bonnet. Selon lui, la décision judiciaire "peut retarder le projet". "Je ne vais pas m'engager dans des clivages. S'il y a une pression qui n'est pas favorable, je m'inclinerai", a ajouté le maire, qui peut faire appel. "Ce projet n'est pas conforme aux enjeux climatiques et à la transition écologique", a réagi dans Le Progrès Véronique Ghislain, pour l'association "le Pic Noir". Selon elle, l'annulation "prouve le bien-fondé de notre démarche".

L'association s'est créée pour contester le projet du groupe de tourisme et d'immobilier Pierre et Vacances, s'interrogeant notamment sur l'approvisionnement en eau et l'assainissement, les accès routiers et le financement du futur complexe. Contacté par l'AFP, le promoteur n'a pas souhaité faire de commentaire.