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Mélina Facchin
Aider les petites communes à restaurer leurs églises en péril : c’est la mission que s’est fixée Emmanuel Macron. Le chef de l'État a lancé un appel aux Français : mobiliser 200 millions d'euros sur quatre ans pour sauver le patrimoine religieux. À l'occasion des Journées du patrimoine qui se tiennent ce week-end, Europe 1 est allée visiter une petite église alsacienne qui vient de faire peau neuve.

Europe 1 vous l'indiquait en début de semaine : dans le cadre des Journées du patrimoine qui se tiennent ce week-end, Emmanuel Macron visitera ce vendredi une église en Bourgogne. Vendredi, Emmanuel Macron a lancé un appel aux Français : mobiliser 200 millions d'euros sur quatre ans pour sauver le patrimoine religieux. Un soutien bienvenu pour les petites communes qui n'ont, bien souvent, pas les moyens d'entreprendre des travaux d'ampleur. À Urbeis dans le Bas-Rhin, le temple protestant de ce petit village de 300 habitants a pu bénéficier d'une rénovation.

"C’était dangereux et le temple était fermé pendant un moment"

Perché à la frontière entre l’Alsace et les Vosges, le petit temple protestant du Climont, en grès rose, est assez récent. Il a été construit en 1890, alors que la région était encore allemande. Un édifice bâti à l’époque entièrement par des bénévoles, en cinq mois à peine. Mais il n’aura fallu qu’un siècle pour que cette charmante petite église souffre déjà des affres du temps.

C’est surtout sa charpente en bois, dans le style de Viollet-le-Duc, comme Notre-Dame de Paris, qui commençait à poser un problème. "Sa conception fait qu’avec le poids de la neige en hiver, ses deux pans avaient tendance à s’écarter", explique Jean-Marie Gérardin, membre de l’association créée il y a six ans pour sauver l’édifice. "C’était dangereux et le temple était fermé pendant un moment parce qu’on avait peur qu’il y ait un accident", ajoute la présidente de cette même association, Michèle Schwetterlé. "L’humidité, les taches sur tous les murs, le crépi qui tombait… Toute une maison qui se dégrade", résume Jean-Marie.

Coût des travaux : 100.000 euros

Pour tenter alors de sauver leur église en péril, depuis 2017, Jean-Marie, Michèle et les autres bénévoles de l’association organisent des collectes, des concerts, des levées de fonds. "C’était très compliqué à mettre en place, parce qu’il fallait faire des demandes de subvention", se souvient Michèle.

Mais cela est loin d’être suffisant : le coût des travaux est estimé à 100.000 euros. Heureusement, la Fondation du Patrimoine finit par verser 80% de la somme. Une aide plus que bienvenue, "sinon, on n’y serait pas arrivés", assure Michèle.

"Restaurer, c’est une joie"

Résultat : aujourd’hui, après plus de six ans de travaux, l’église du Climont est désormais comme neuve. Ne manquent plus que les vitraux qui devraient être remplacés dans les prochaines semaines. Mais l’office du dimanche a pu reprendre et le temple revit. "On a tous agi par la foi et on y est arrivé !", se réjouit Jean-Marie. "Voir un tel monument se détériorer, cela fait mal au cœur. Donc restaurer, c’est une joie", conclut Michèle dans un sourire.

Pour fêter la restauration de l’église du Climont, à Urbeis, le lieu se visitera tout au long du week-end des Journées du patrimoine. Avec en point d’orgue : un concert dimanche à 16 heures.