Jérôme, 46 ans, "père solo" d'Arsène, 7 ans : "On ne peut pas avoir les deux casquettes"

Jérôme et son fils Arsène ont une relation fusionnelle, même si ce dernier éprouve parfois une "pénurie de maman". Photo d'illustration.
Jérôme et son fils Arsène ont une relation fusionnelle, même si ce dernier éprouve parfois une "pénurie de maman". Photo d'illustration. © Pixabay
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Après une séparation, Jérôme a tenté de remplir les deux rôles parentaux pour son fils Arsène, aujourd'hui âgé de 7 ans. Le père de 46 ans s'est vite rendu compte qu'il devait s'adapter pour le bien de son enfant.
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À 46 ans, Jérôme a le sentiment d'opérer un "travail de couturier" avec son fils Arsène, 7 ans, qui ne voit pas beaucoup sa mère après la séparation de ses parents. Malgré une relation de proximité entre les deux, il y a des moments où le père sent que son enfant est en "manque de maman". Et il ne sait pas comment y faire face à 100%.

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"Père solitaire, c'est un travail de couturier. En fait, on est obligés d'aller puiser dans des ressources pas forcément naturelles en tant qu'homme. Dans un premier temps, j'ai essayé de compenser l'absence de la maman, mais je me suis rendu compte qu'on ne pouvait pas avoir les deux casquettes, ce sont deux choses bien différentes. Il a fallu que je m'adapte et que je trouve les bons ressorts et les bonnes attitudes avec lui.

La "démission" du rôle de la mère

Arsène ne voit pas beaucoup sa maman dans son quotidien. Après, on a la chance d'être entourés de mamans, dont la mienne, assez présente, mais cela ne remplace pas sa mère. Le fait de ne pas avoir obtenu la garde après le jugement a été assez perturbant pour elle. Il y a eu une forme de démission de son rôle, et la communication est assez difficile.

Pour Arsène, émotionnellement, il y a plein de situations qui sont compliquées. Au quotidien, il gère, il prend sur lui, mais dans les moments d'émotions intenses, il y a plein de choses qui rejaillissent. Il a des réactions disproportionnées et volcaniques. Pour les décisions du quotidien, ça va. En revanche, pour gérer les moments de "pénurie de maman"… Si la communication était un peu plus fluide, ça ne ferait pas de mal. Mais je suis bien obligé de composer avec. 

Jérôme et son "pot de colle"

Je l'appelle parfois 'mon petit pot de colle'. Il est très fusionnel avec moi, on est très proches. Mais il y a des moments où je suis occupé, et si je ne suis pas d'accord pour faire un câlin parce que ce n'est pas forcément le moment le plus adapté, ce n'est pas grave. Pour lui, il faut que ça soit maintenant et je n'ai pas le choix.

J'ai dû faire une croix sur mon activité précédente. Aujourd'hui, j'opère une reconversion pour avoir un travail qui me permet d'être présent pour mon enfant. Quand on s'est bataillé pour la garde de son enfant, il était évident qu'il ne fallait pas repartir dans une activité professionnelle où j'étais peu présent. J'ai eu la chance de pouvoir le faire.

Arsène demande à ce qu'il y ait quelqu'un dans ma vie. Très concrètement, quand on fait les courses, il me montre des jeunes femmes. 'Regarde, elle est jolie, elle serait bien pour nous. Une amoureuse pour toi, une maman pour moi.' À sa façon, il sollicite une présence féminine. Il a déjà essayé de donner mon numéro de portable…"