4:20
  • Copié
Laetitia Drevet
Ancien ministre de la Ville, Jean-Louis Borloo revient sur les grands projets de rénovation urbaine engagé lorsqu'il était en fonction, et notamment sur le cas de Chanteloup-les-Vignes, où Europe 1 était délocalisée lundi soir. Il salue les changements observés depuis 20 ans, et appelle à "faire des efforts" pour mieux faire avancer ces "zones en retard de la République". 
INTERVIEW

Au début des années 2000, Chanteloup-les-Vignes avait été l'un des laboratoires des grands projets de rénovation urbaine lancés par Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Ville. "Je suis revenu très souvent", assure-t-il lundi au micro d'Europe 1, à l'occasion d'une édition spéciale organisée dans cette commune des Yvelines. 

En 20 ans, Chanteloup-les-Vignes "a changé de visage", "tourné le dos à l'architecture fermée sur elle-même héritée des années 1950", estime l'ancien ministre. "Mais l'architecture n'est qu'un seul aspect de la ville", reconnait-il. Chômage, violences occasionnelles, pauvreté... autant de problèmes que rencontre encore la commune des Yvelines. "En France, il y a 950.000 jeunes qui ne sont ni en formation, ni en emploi. Une grande partie d'entre eux vit dans les zones en retard de la République : les territoires d'Outre-Mer, les anciens espaces industriels, certaines banlieues", pointe Jean-Louis Borloo. 

"Il faut faire République"

Il appelle aujourd’hui à "faire République" : "Il faut en permanence faire des efforts. Il n'y aucune fatalité", affirme-t-il. En mai 2018, Jean-Louis Borloo avait proposé un "plan banlieue" au président Macron, qui ne l'avait finalement pas retenu. "Je ne suis pas là pour commenter la politique actuelle", élude l'ancien ministre. Lui défend désormais l'idée d'un plan "simple", financé par les communes, les départements, les allocations familiales, autant d’acteurs qui devraient dépenser autant pour les banlieues que "pour le reste du territoire". "Là où l’action publique est utile, c’est là ou il y a le plus de besoin", souligne-t-il. 

"Donner la main" à l'ensemble de la jeunesse française, tripler en banlieues le nombre de places en apprentissage, encourager l'emploi des médiateurs... autant de solutions qui, selon lui, permettront à l'avenir de "lutter contre le séparatisme".