(Photo d'illustration) Une flambée de violence inédite s'abat depuis l'été sur Bressuire, comme de 20.000 habitants réputée paisible des Deux-Sèvres.   1:24
  • Copié
François Coulon, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Réputée paisible, la commune de Bressuire, dans les Deux-Sèvres, fait face depuis le déconfinement à une flambée de violence inédite, qui déstabilise élus et gendarmes, et traumatise les habitants. Coups de couteau, rixes et gendarmes caillassés sont ainsi devenus monnaie courante. Europe 1 s'est rendue sur place.

"On a peur, j'ai deux enfants..." Coups de couteau, rixes, caillassages des gendarmes et des habitants...depuis cet été, la violence a explosé à Bressuire. Cette petite commune de 20.000 habitants, dans les Deux-Sèvres, réputée paisible, n'avait jamais vécu ce genre d'épisode. Un phénomène dont les causes restent floues et qui sera au cœur, ce mercredi, d'un séminaire gouvernemental de rentrée dont l'un des principaux axes sera la sécurité. Mais en attendant, la violence qui s'est emparée de Bressuire déstabilise élus, gendarmes, justice et habitants. Europe 1 s'est rendue sur place.

"Après 22 heures, la ville n'est plus sûre"

"Vous vous imaginez, ils sont rentrés dans un bar et il ont sorti un couteau !", raconte Sinane, patron d'un Kebab, au micro d'Europe 1, encore incrédule. "Un rugbyman a fini à l'hôpital, on a peur. Après 22 heures, la ville n'est plus sûre." "Je ne reconnais plus ma ville", explique, hors micro, un chef d'entreprise locale. De son côté, le patron d'un bar a décidé de rentrer chez lui tous les soirs accompagné par un garde du corps. 

Et ce sentiment d'insécurité se généralise chez les habitants. Dans le quartier de Valette, les violences se sont banalisées au point de les traumatiser. "Mon mari s'est fait attaquer par une bande de jeunes qui ont sorti des matraques, et ça a dégénéré", témoigne une habitante. "Il y a 10 ans de cela, il n'y avait pas du tout cette insécurité, c'est de la violence gratuite !" "C'est pire qu'une zone", ajoute un homme rencontré un peu plus loin. "Ils brûlent les poubelles et les voitures, vous croyez que c'est normal ?"

Vers une réaction violente des habitants ?

Quant à savoir qui sont ces "ils", il s'agirait d'un groupe d'une quinzaine de personnes "qui restent impunis", affirment Gérard et Michel. "La police vient à 16 heures et après on ne voit plus personne, alors que c'est à ce moment-là que ça se passe", affirme le premier, qui anticipe une réaction violente de la part des habitants. "Les gens comme nous vont commencer à mettre des matraques dans leur voiture et vont faire la police eux-même."

"On a été caillassé le 14 juillet, le gars a été mis en cellule et j'ai été porté plainte. Mais le lendemain, il était sorti, ce n'est pas normal !" enchaîne Michel, comme pour justifier les propos de son ami. Face à cette flambée de violence, la maire de Bressuire, Emmanuelle Ménard, a augmenté la durée de l'éclairage nocturne dans certains quartiers et va implanter 10 nouvelles caméras de vidéo-surveillance. Mais ce que l'édile attend surtout, c'est une réponse "ferme et forte" de la Justice.