Dans le Vaucluse, les arbres remplacent petit à petit les champs de lavande. 1:26
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Stéphane Burgatt // Crédit photo : CAVALIER Michel / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP
Les champs de lavande sont en sursis dans le Vaucluse. Avec la baisse des cours, certains producteurs se tournent vers d'autres produits plus lucratifs, comme la truffe noire. Dans ces exploitations, le paysage de carte postale laisse place aux chênes truffiers, avec comme objectif pour les exploitants : une rentabilité rapide.

Et si les champs de lavande et de vignes étaient menacés dans le Vaucluse ? Confrontés à un manque criant de rentabilité dans le département, des producteurs ont décidé de sauver leur exploitation, en se tournant vers un autre produit, beaucoup plus lucratif, comme la truffe noire.

 

Une baisse des prix de la lavande de 70%

Alors, dans les parcelles de William, adieu le paysage de carte postale. "C'était tout bleu", se souvient-il au micro d'Europe 1. Ses champs de lavande ont disparu. "J'ai tout arraché ici sur trois hectares. Et là-bas, il y avait huit hectares de lavande, j'ai tout arraché aussi", explique-t-il. Avec une baisse de 70% du prix, William assure "avoir passé deux années très compliquées". 

Place à de jeunes chênes truffiers plantés par Charles Rouillé, du négociant Truffe Plantain qui forme l'agriculteur et financent l'opération. Un investissement nécessaire pour le négociant, qui estime que la production française est insuffisante et surtout, mal exploitée. 

Une rentabilité espérée d'ici 12 ans

"On est obligé d'acheter en Espagne pour pouvoir satisfaire les demandes de nos clients. Aujourd'hui, j'aimerais bien acheter plus en France, mais la capacité de production n'y est pas", regrette Charles. "Donc, on va s'attaquer à la structuration de la filière. Cette culture a été un petit peu oubliée. Mais attention, on ne se contente pas de planter des arbres, d'attendre dix ans et de venir après", assure le négociant. 

Le coût en revanche, reste important pour les producteurs. Pour sa parcelle, William a payé près de 20.000 euros par hectare. Les premières truffes devraient pointer le bout de leurs nez dans cinq ans et une rentabilité est espérée d'ici 12 ans. Les exploitants comme William doivent donc disposer d'autres cultures en attendant.