Les champs de lavande de Provence sont menacés par la chenille noctuelle. 1:39
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Noémie Loiselle (à Chamaloc), édité par Ophélie Artaud / Crédit photo : AFP , modifié à
Dans la Drôme, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence, la production de lavande est menacée par une invasion de chenilles noctuelles, arrivées lors d'un coup de sirocco en juin. La récolte est catastrophique et les producteurs s'inquiètent, d'autant que certains ont perdu la totalité de leurs plantes. Europe 1 est allée à la rencontre de l'un d'eux, à Chamaloc.

La lavande de la Drôme menacée par une invasion de chenilles. La récolte des lavandes est catastrophique cette année dans plusieurs départements. En cause, des chenilles noctuelles venues d'Afrique du Nord en juin dernier lors d'un coup de sirocco qui ont ravagé les champs de la Drôme, mais aussi du Vaucluse ou encore des Alpes-de-Haute-Provence. Un aléa sans précédent pour les producteurs, qui ont parfois perdu jusqu'à 100 % de leur production.

"Quand on perd 70 % de la récolte, ça veut dire qu'on perd 70 % des revenus"

Des champs de lavande qui passent du bleu au gris. Dans la Drôme, Alain Aubanel, producteur et distillateur à Chamaloc, a vu ses plantes ravagées par les chenilles noctuelles. "Il y a des moments où elles vont manger la tige, des moments où elles vont manger la fleur et à d'autres moments, elles vont grignoter l'écorce de la plante, ce qui fait que les plantes ont été desséchées."

Sur 40 parcelles de lavande, 37 sont touchées. Aujourd'hui, ce producteur pense déjà aux conséquences économiques. "Quand on perd 70 % de la récolte, ça veut dire qu'on perd 70 % des revenus. On a des projets qui sont à 100 %. C'est complètement dramatique", alerte-t-il.

Le réchauffement climatique responsable

Le phénomène reste encore incompris par les agriculteurs. Cette année, les pièges à phéromones pour capturer les papillons ne fonctionnent pas. Des millions de chenilles par hectare dévastent bien les champs, mais peu de papillons sont aperçus. Alain Aubanel s'inquiète déjà pour la saison prochaine. "Avant, quand ils arrivaient chez nous, ils arrivaient plus tôt au printemps, sur des périodes fraîches où il pleuvait. Les papillons, trois jours après, étaient morts. Avec le changement climatique et les périodes de canicule qu'on a au printemps, si vraiment on n'est pas en ordre de bataille, si on n'a pas des solutions techniques, ça sera extrêmement grave", s'alarme-t-il.

Difficile aussi de se rattraper avec le lavandin. Ce producteur le vend à perte : en trois ans, les prix ont chuté de près de 70 %.