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Geoffrey Branger, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Corinne Simon / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Les traces des dégradations lors des émeutes de juin dernier n'ont pas disparu dans toutes les villes touchées. C'est le cas à Montargis, dans le Loiret, où dans le centre-ville, de nombreux commerces ont été la cible des violences. Europe 1 a rencontré la gérante d'un salon de coiffure, encore marquée par cet épisode et qui attend toujours des aides de l'État.

Dans certains quartiers de Montargis, les stigmates des dégradations suite aux émeutes de juin dernier, déclenchées après la mort de Nahel, sont toujours présentes. Des commerçants ont dû mettre la clef sous la porte, d’autres ont vu leur boutique s’effondrer sans savoir aujourd’hui s’ils pourront la reconstruire.

D'autres sont nombreux à devoir s’adapter et travailler dans des conditions difficiles car les assurances n’ont pas encore remboursé les dégâts puis les aides de l’État se font encore attendre. C'est le cas pour la gérante d'un salon de coiffure du centre-ville où Europe 1 s'est rendue, deux mois jour pour jour après les violences urbaines.

Devant l'établissement, de grandes planches de bois recouvrent la vitrine, détruite par une voiture bélier lors des émeutes. Les clients n’en reviennent toujours pas, comme Bernard, un habitué, qui parvient tout de même à identifier encore son salon de coiffure favori. "C'est une catastrophe pour la ville, il y a un nombre de magasins qui sont comme ça", se désole-t-il auprès d'Europe 1.

La longue attente du dédommagement

Mireille, la patronne du salon, raconte qu'elle a repris le travail rapidement, mais dans des conditions très particulières. "En arrivant, j'allume toutes les lumières, la clim, la musique, parce que sinon, c'est d'une tristesse incroyable", relate la gérante, évoquant l'état de l'établissement. "Il y a une poussière incroyable qui passe ici... C'est dingue ! J'ai toujours le moral, mais il arrive un moment, ça dure le temps", confie Mireille.

Après deux mois sans vue sur l’extérieur et dans un salon en partie délabré, la patronne n'a qu'une hâte : passer à autre chose. "Maintenant, j'attends pour le remboursement... Je vais faire comment sans mes outils ? Tout a été volé. C'est long !", souffle Mireille, qui pense également aux autres commerçants touchés par les dégradations. "Ceux qui ne peuvent pas travailler, ceux qui n'ont pas d'argent pour assumer tout ça, comment font-ils ? J'espère que ça va avancer parce que c'est long. C'est long !", assène la gérante du salon.

Pour le moment à Montargis, 48 commerces sont dans la même situation que Mireille. Six ont mis la clef sous la porte et quatre ont totalement disparu à cause des incendies.