Saisonnier 1:32
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Caroline Baudry / Crédit photo : NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Agriculture cherche saisonniers : cette année, le monde agricole connaît des difficultés a recruter de la main d'œuvre pour répondre au pic de travail pendant l'été. La faute à la réforme de la loi chômage il y a presque deux ans pour certains. Alors, du côté des exploitants, il a fallu adapter la production face au manque de bras.

Raisins, pêches, abricots... Les étales des supermarchés regorgent de produits d'été. Des saveurs de saisons que les Français apprécient plus ou moins selon la météo mais qui restent des incontournables de l'été. Pour satisfaire la demande, près d'un million de saisonniers doivent être recrutés chaque année. Mais les agriculteurs ont de plus en plus de mal à recruter. Pourtant, il y a encore quelques mois, ils étaient nombreux à se présenter dans les exploitations pour travailler quelques semaines, parfois quelques mois.

La dernière loi chômage à l'origine de la pénurie ?

C'est le cas de Guillaume qui pendant sept ans, a cueilli abricots, raisins et maïs chaque été. Mais il raconte que la dernière loi chômage, entrée en vigueur il y a deux ans, a mis fin à ce mode de vie puisque chaque période non travaillée est désormais prise en compte dans le calcul du montant de son allocation. 

"Le métier de saisonnier en soi implique nécessairement des périodes de trous, puisqu'il faut se déplacer à droite et à gauche à l'autre bout de la France", explique-t-il. "Et comme compensation, sur les périodes non travaillées, on avait le chômage. Si on n'a plus cette compensation ou que, du moins, elle est complètement réduite, c'est quand même beaucoup plus difficile" d'être saisonnier, ajoute le jeune homme au micro d'Europe 1. 

"J'ai pris des salariés qu'en CDI"

Difficile aussi pour Laurent Paillat d'avoir des pics d'embauches. Alors, ce maraîcher dans le Gard, également président de l'Agence nationale paritaire pour l'emploi et la formation en agriculture (ANEFA), a adapté son entreprise. "J'ai pris des salariés qu'en CDI. J'ai supprimé la pêche et l'abricot de mes récoltes, et j'ai diminué les quantités de melons pour que ce soit fait avec uniquement mon équipe de permanents", souligne l'agriculteur. 

"Ça fonctionne tout à fait bien, je dirais même peut-être mieux. Mais il ne faut pas oublier que la nourriture est belle et indispensable et il faut des hommes et des femmes derrière pour la produire", ajoute Laurent. Alors il planche avec ses confrères du principal syndicat agricole, la FNSEA, pour rendre le métier attractif et proposer aux ouvriers une évolution de carrière dans le secteur. Et pourquoi pas d'autres avantages, comme des crèches à la ferme pour les jeunes parents employés.