1:32
  • Copié
Caroline Baudry, édité par
Alors qu’une réunion a été convoquée en urgence la semaine prochaine pour évoquer le harcèlement moral et sexuel que peuvent subir les collaborateurs parlementaires, l’une des victimes témoigne pour Europe 1.
TÉMOIGNAGE

>> Au Palais-Bourbon, le harcèlement moral et sexuel atteint, selon les syndicats, des sommets sous cette législature. Alors qu’un député LREM de Haute-Garonne fait l’objet d’une plainte pour agression sexuelle de la part d’une de ses anciennes assistantes, une réunion a été convoquée en urgence pour la semaine prochaine, sur la demande des syndicats. Pour Europe 1 Jacques* témoigne du calvaire qu’il a vécu pendant plusieurs mois.

"On vous met la tête sous l’eau d’une certaine manière. On ne vous laisse pas respirer, prendre votre respiration, on vous critique, on vous critique… moi par exemple, c’était dans les couloirs, quand elle croisait ses collègues députés, la députée pour qui je travaillais n’hésitait pas à me présenter en disant : ‘bah voilà de toute façon, pour ce qu’il fait je pourrais très bien m’en passer en fait.’ C’est vraiment incessant.

Vous avez des harcèlements par message. A deux heures du matin par exemple, on vous envoie un message et on vous demande ‘pourquoi ça, ça n’a pas été fait aujourd’hui. Vous auriez dû penser à faire ça. Je vous avais demandé de faire ça…’

Vous êtes effectivement dans une situation dépressive

Donc dans un premier temps vous faites le dos rond, vous rigolez, et puis un moment donné vous ne savez plus comment faire parce que vous êtes pris au piège, tout simplement.

Vous êtes effectivement dans une situation dépressive, vous rentrez le soir chez vous vous n’avez plus faim. Vous ne voulez plus manger, vous vous remettez en cause constamment, vous appelez vos parents, vos amis. Vous ne savez plus quoi faire, vous essayez de trouver une solution mais vous n’en trouvez pas.

On se sent vraiment persécutés. On ne se rend pas forcément compte. Quand on pense à l’Assemblée nationale, on pense aux ors de la République. Mais il faut savoir que sous les ors de la République, il y a les paillassons de la République. Les paillassons de la République, ce sont les collaborateurs parlementaires."

*Le prénom a été changé