IVG assimilée à un "homicide" : "Ce sont des propos scandaleux"

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Grégoire Duhourcau , modifié à
La présidente du Planning familial a réagi chez Matthieu Belliard sur Europe 1, à la polémique née des propos du président du Syndicat national des gynécologues sur l’IVG, qu’elle juge "scandaleux".
INTERVIEW

Pour Véronique Séhier, présidente du Planning familial, "ce sont des propos scandaleux". Dans un reportage diffusé mardi sur TMC, le Dr Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues (Syngof), a comparé l'IVG à un "homicide" pour justifier son refus de pratiquer l'avortement. Le droit à l'IVG "est inscrit dans la loi. Il doit être garanti dans les faits, pour toutes les femmes, sur tout le territoire français", a déclaré Véronique Séhier au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1, mercredi.

Des propos vivement critiqués. "Aujourd'hui, tout médecin peut refuser de faire un acte médical pour des raisons qui lui appartiennent" grâce à la clause de conscience. Selon l'article L2212-8 du Code de la santé publique, "un médecin n'est jamais tenu de pratiquer une IVG", de même qu'"aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu'il soit, n'est tenu de concourir" à cet acte médical.

Ce sont les raisons invoquées par le Dr de Rochambeau qui ont suscité de vives critiques, jusqu'au sein du gouvernement. Dans un communiqué commun, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, ont "condamné fermement les propos" du président du Syngof. "L'IVG est un droit trop souvent menacé pour lequel il convient de ne relâcher aucun effort", affirment-elles.

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L'Ordre des médecins a, de son côté, souligné que "la clause de conscience ne saurait être un moyen de se soustraire à la loi et aux dispositions de la déontologie médicale". "La clause de conscience oblige quand même le service public à faire en sorte que ce droit des femmes, acquis de longue lutte, soit garanti", poursuit Véronique Séhier.

"Il faut que l'Etat garantisse l'accès" à l'IVG. Et cela n'est pas toujours le cas. Faute de personnel acceptant de pratiquer les IVG, le centre hospitalier du Bailleul dans la Sarthe ne permet plus aux femmes d'avorter depuis le mois de janvier. "Il faut que l'Etat garantisse l'accès" à l'IVG réplique Véronique Séhier qui appelle à "évaluer la situation de l’avortement sur tous les territoires" : "On doit garantir le fait que toutes les femmes aient accès [à l'avortement], quelle que soit leur situation économique, leur situation sociale et quel que soit l’endroit où elles habitent."