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Lionel Gougelot (correspondant dans les Hauts-de-France) / Crédits photo : THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Sur les campus français, le nombre d'actes antisémites ne cesse d'augmenter depuis le début du conflit entre Israël et Gaza. Intimidation, agression verbale, tract violent... les étudiants juifs se disent harcelés en raison de leurs convictions. Europe 1 a mené l'enquête à la faculté de Lille. 

Une multiplication par quatre en un an : le nombre d'actes antisémites recensés en France a bondi l'an dernier, à 1.676 contre 436 en 2022, selon un rapport du Crif qui déplore une "explosion" après le 7 octobre, date des attaques du Hamas contre Israël. Le phénomène touche en particulier les universités. Les témoignages se multiplient et toutes les victimes décrivent un climat hostile. De l'agression verbale à l'intimidation, les étudiants juifs se disent régulièrement harcelés en raison de leurs convictions. Europe 1 a mené l'enquête à la faculté de Lille. 

"Oui, c'est de la haine du juif"

Alors qu'aucun mouvement de solidarité ne s'était manifesté dans l'université à l'égard des victimes du 7 octobre, c'est après le déclenchement de l'offensive israélienne sur Gaza que Tom, étudiant à Sciences Po Lille, a constaté une libération de la parole antisémite.

"Quand on me dit frontalement : 'vous méritez ce qui vous arrive', oui, c'est de la haine du juif. Je pense que ces personnes-là se réjouissent de ce qui a pu arriver le 7 octobre et se réjouissent de l'ambiance actuelle qu'il y a en France et dans les universités", détaille Tom au micro d'Europe 1. 

Une volonté de cacher les problématiques d'antisémitisme

Ce climat constant d'hostilité est instauré souvent par l'ultragauche. Il est également ressenti par Iris, étudiante en fac de droit : "Je ne me sens pas du tout à l'abri d'une agression à cause du climat de violence, les distributions de prospectus haineux et diffamatoires, calomnieux, c'est extrêmement choquant".

Lorsque ces étudiants alertent les autorités universitaires, on leur répond qu'il ne faut pas faire de vagues. "On est toujours dans la nécessité de justifier par A+B que c'est vraiment de l'antisémitisme. On a l'impression qu'on veut nous faire taire parce que ça fait tâche de faire remonter ce genre d'informations dans des cadres comme Sciences Po où l'université de Lille. Il y a vraiment cette volonté de cacher les problématiques d'antisémitisme", poursuit Tom.

Des étudiants qui, pour la plupart, refusent de céder à la peur. Ce serait dire aux antisémites qu'ils ont gagné.