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Islamisme : parallèlement au frérisme, le salafisme progresse lui aussi

William Molinié - Mis à jour le . 2 min

Une note confidentielle du ministère de l’Intérieur alerte sur la progression discrète du salafisme en France. Si le nombre de mosquées reste stable, leur fréquentation bondit. Les salafistes adoptent des stratégies d’infiltration et fusionnent en ligne avec les Frères musulmans, inquiétant les autorités.

Une note confidentielle du ministère de l’Intérieur alerte sur l’essor silencieux du salafisme en France, marqué par une hausse de fréquentation des mosquées, des stratégies d’infiltration et une convergence doctrinale avec les Frères musulmans sur les réseaux sociaux.

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À l’occasion d’un déplacement de Bruno Retailleau à la préfecture des Hauts-de-Seine, à Nanterre, pour suivre une réunion de la cellule de lutte contre l’islamisme, une note confidentielle du ministère de l’Intérieur attire l’attention sur une autre mouvance : le salafisme. Moins visible que celle des Frères musulmans, elle progresserait pourtant de manière préoccupante sur le territoire.

Une fréquentation en forte hausse

Selon ce document consulté par Le Journal du Dimanche, si le nombre de mosquées salafistes reste relativement stable (114 lieux recensés en 2023), leur fréquentation aurait bondi de 39 % depuis 2020. Plus de 31 000 fidèles auraient ainsi été dénombrés dans ces lieux de culte l’an dernier.

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Les épicentres de cette mouvance se situeraient notamment aux Mureaux, à Roubaix et à Fréjus. Les régions Paca et Auvergne-Rhône-Alpes concentreraient à elles seules près de 60 mosquées salafistes.

Une stratégie d’infiltration rodée

Face aux blocages répétés des projets de construction de nouveaux lieux de culte, les salafistes adopteraient une stratégie plus discrète : s’implanter dans des mosquées déjà existantes. Selon le rapport, seize lieux de culte dits "modérés" feraient actuellement l’objet de tentatives de prise de contrôle, contre treize en 2018.

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La méthode décrite repose sur une présence progressive, suivie d’une remise en question de l’autorité religieuse en place, puis d’élections internes pour imposer une nouvelle direction.

Un salafisme en mutation

La Place Beauvau aurait identifié une centaine d’imams salafistes en France. Si la majorité sont Français (63 %), une part significative est originaire d’Algérie ou binationale. Officiellement, leurs prêches se concentrent sur la pratique religieuse et le retour aux fondements de l’islam.

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Mais certains discours privés révéleraient des propos radicalisés : sexistes, antirépublicains, prônant une rupture avec la société.

Une fusion numérique avec les Frères musulmans

Le rapport souligne aussi une tendance préoccupante sur les réseaux sociaux : une hybridation entre salafisme et frérisme. Des influenceurs "salafo-fréristes", très actifs en ligne, diffuseraient un discours fondamentaliste mêlant rigorisme religieux et activisme politique. Une stratégie discrète, mais efficace, renforcée par un marketing numérique structuré.

Cette évolution, suivie de près par les services de renseignement, met en lumière la capacité d’adaptation du courant salafiste, qui semble désormais s’ancrer durablement dans certains pans de la société française.