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Antoine Terrel avec Jacques Thérence et AFP , modifié à
Lenteurs administratives, contraintes environnementales, présence de gens du voyage... En déplacement dans les zones sinistrées, après deux jours de pluies torrentielles, le ministre de l'Intérieur a été interpellé sur de nombreux sujets.
REPORTAGE

Sa présence sur place était attendue. Après deux jours de pluies diluviennes, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est rendu dimanche dans les zones sinistrées du Var, avant un déplacement dans les Alpes-Maritimes. Deux départements où les intempéries ont fait quatre morts. Mais à peine arrivé sur place, le ministre a dû faire face aux critiques de certains élus. 

Ainsi, après avoir brièvement rencontré quelques sinistrés des inondations, au Muy, Christophe Castaner a été interpellé par Françoise Dumont, présidente du SDIS et Liliane Boyer, la maire de la commune. Les deux femmes ont notamment insisté sur le fait qu'une bonne partie des 230 hélitreuillages dans le Var ont été réservés au sauvetage de personnes installées illégalement dans des zones inondables de la plaine de l'Argens. "Ce sont des gens du voyage qui s'installent et acquièrent des terrains dans des zones inondables et y installent des caravanes, ce qui fait qu'aujourd’hui, nos pompiers se retrouvent à aller secourir des gens au péril de leur vie", a relaté Françoise Dumont, regrettant qu'on "laisse s'installer des gens dans des zones dans lesquelles ils n'ont rien à faire". 

Castaner reconnaît des "anomalies insupportables"

"Le procédures n'aboutissent jamais ou alors au bout de quelques années", a surenchéri la maire Liliane Boyer. "C'est intolérable", a-t-elle poursuivi, appelant à ce que la justice "fasse son travail un peu plus rapidement". "L'autre jour, on a sauvé quinze personnes sur le toit d'une caravane en pleine zone inondable".

"Vos remarques sont parfaitement légitimes", a répondu l'ancien porte-parole du gouvernement. Reconnaissant "des anomalies insupportables", il a promis de se pencher sur le dossier, demandant au préfet d'intervenir auprès des maires concernés.

"On doit aller plus vite"

Autre sujet de plainte : des élus locaux ont également dénoncé des "lenteurs administratives" et les "contraintes environnementales" qui ralentissent selon eux les travaux de prévention face aux inondations. Invité de Wendy Bouchard, sur Europe 1, le maire de Mandelieu-La Napoule, Sébastien Leroy, a ainsi fustigé des "procédures pléthoriques et d'une inefficacité impressionnante". "On monte des dossiers, on porte des projets auprès des agences nationales, on passe devant des commissions, on doit avoir les validations et les financements de l'État, et montrer sans arrêt que nos projets n'impactent pas l'environnement, la faune et la flore", a-t-il déploré, avant d'appeler à "changer de système" et que ce dernier "soit géré au niveau local". "On doit aller plus vite", a-t-il encore martelé. 

Sur place, tout en louant les élus pour leur réactivité, le ministre de l'Intérieur a estimé que "la dimension environnementale" ne peut pas être opposée à l'anticipation des risques. "Le Var et les Alpes-maritimes, par exemple, ce sont des départements qui en quelques années ont doublé les surfaces qui sont imperméabilisées, donc forcément ça a ensuite des conséquences", a-t-il souligné.

Et promet d'accélérer la reconnaissance d'état de catastrophe naturelle

Pour calmer les esprits des élus et des habitants, le ministre a également promis d'accélérer la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, procédure permettant de faciliter les indemnisations, en annonçant la convocation "dans les meilleurs délais" de la commission qui devra se prononcer sur cet état. 

Christophe Castaner a ensuite félicité les pompiers du Var pour leur travail, avant de survoler les secteurs inondés, puis de se rendre dans les Alpes-Maritimes.