Les départements des Alpes-Maritimes et du Var ont été frappés par des pluies diluviennes entre vendredi et dimanche.
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Frédéric Michel, édité par Guillaume Perrodeau , modifié à
Des centaines de personnes ont été évacuées entre samedi et dimanche, après que de très fortes pluies aient frappé les Alpes-Maritimes et le Var. De violentes intempéries qui sont loin d'être les premières, au grand dam des habitants.
REPORTAGE

Victimes d'un "épisode méditerranéen" d'une intensité rare, les départements des Alpes-Maritimes et du Var ont été frappés par des pluies diluviennes sur le littoral entre vendredi et dimanche. Et si l'eau commence à descendre, la décrue est lente. Il y a encore de nombreux sinistrés qui ont les pieds dans l'eau dimanche soir. Seul le Var a été maintenu en vigilance orange dimanche soir.

"Nous avons été évacués vers 1 heure du matin"

Ils sont des milliers à avoir constaté les dégâts et commencé à nettoyer leur maison pour écoper l'eau qui s'est infiltrée partout. Mais dimanche soir, ils seront encore des centaines à devoir dormir loin de chez eux. Beaucoup ont eu la peur de leur vie lors de ces intempéries d'une rare intensité. Parmi eux, Marina. Elle a dû fuir sa maison de Fréjus avec ses enfants, en pleine nuit. "Nous avons été évacués vers 1 heure du matin", raconte la mère de famille, "mes enfants me disaient : 'maman on va mourir ici'. Il fallait que je tienne pour eux". Au micro d'Europe 1, elle décrit une scène de "folie pure".

"On perd tous ses repères, ses souvenirs"

Face à la montée des eaux, une famille de Saint-Aygulf, dans le Var, a également été obligée de quitter son domicile. "Les policiers municipaux sont passés en nous disant qu'il fallait évacuer. On n'a pas eu le choix. On ne sait pas dans quel état on va retrouver la maison", explique le père de famille.

Marie-Josée, elle, a été recueillie dans un gymnase de Fréjus. Cette femme de 62 ans vivait dans un mobile-home car sa maison était inhabitable depuis les inondations de 2014. Son mobile-home est devenu lui aussi inaccessible. C'est la quatrième fois qu'elle est victime d'inondations. "J'ai donné toutes mes économies pour acheter ma maison et quand on a commencé à subir les inondations, on n'y croyait pas. 2010, 2011, 2014 et maintenant : on est anéantis. On perd tous ses repères, ses souvenirs, il faut tout recommencer", raconte Marie-Josée au micro d'Europe 1. "Maintenant le mobile-home est inondé lui aussi. Je n'ai plus de lieu où me poser", déplore-t-elle.

"Lenteurs administratives" et "contraintes environnementales" 

Des élus locaux ont également dénoncé des "lenteurs administratives" et les "contraintes environnementales" qui ralentissent selon eux les travaux de prévention face aux inondations, même plusieurs années après. Invité de Wendy Bouchard, sur Europe 1, le maire de Mandelieu-La Napoule, Sébastien Leroy, a ainsi fustigé des "procédures pléthoriques et d'une inefficacité impressionnante".

"On monte des dossiers, on porte des projets auprès des agences nationales, on passe devant des commissions, on doit avoir les validations et les financements de l'État, et montrer sans arrêt que nos projets n'impactent pas l'environnement, la faune et la flore", a-t-il déploré, avant d'appeler à "changer de système" et que ce dernier "soit géré au niveau local". "On doit aller plus vite", a-t-il encore conclu.