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Caroline Baudry, envoyée spéciale dans le Pas-de-Calais // Crédits : DENIS CHARLET / AFP , modifié à
Confronté à d'importantes crues, le Pas-de-Calais a reçu huit pompes afin d'évacuer l'eau qui paralyse les habitants. Ces engins proviennent de quatre pays européens. Ils ont été envoyés en France dans le cadre du mécanisme de la protection civile de l'Union européenne. Europe 1 s'est rendue dans le Pas-de-Calais où les pompes ont été installées.  

L'Union européenne se mobilise pour le Pas-de-Calais. Submergé depuis plusieurs jours par d'importantes crues, le département a reçu huit pompes afin d'évacuer les eaux. Elles sont hollandaises, belges, tchèques, et slovaques et elles ont été envoyées dans le cadre du mécanisme de protection civile de l'UE. Quatre de ces engins sont installés et opérationnels dans le secteur de Mardyck, et six au niveau de l'écluse de Cuinchy, où s'est rendue Europe 1.

Sur place, d'imposants tuyaux se dressent hors de l'eau. En moyenne, l'installation crache l'équivalent de quatre piscines olympiques en une heure. Dans l'écluse de Cuinchy, la méga-pompe a été envoyée du Var. Un dispositif que le pompier Sergent Kevin et son équipe ont mis 9 heures à installer. "La pompe fonctionne 24 heures sur 24, on organise des rotations pour superviser son fonctionnement. Le relief est assez plat pour permettre un déversement rapide de l'eau", explique-t-il. 

Un protocole d'urgence 

Concrètement, l'eau est captée dans le canal de l'Aire avant d'être étonnamment déplacée en amont de l'autre côté des portes fermées de l'écluse. Un dispositif correspondant à un protocole d'urgence. "La cote d'alerte est aujourd'hui atteinte. Il faut vider le plus rapidement possible vers la Deûle et vers la Belgique. On a déjà plus de progression. Pour vous donner une petite idée, on est à plus 60 cm. Il reste 20 cm de marge aujourd'hui pour le canal avant débordement", indique le sous-préfet de l'arrondissement de Béthune, Eddie Bouttera.

Centimètres par centimètres, les agents des voies navigables de France, cartes hydrographiques en main, surveillent le niveau des cours d'eau comme le lait sur le feu afin de répartir les masses pour accélérer la décrue.

Une solution trop tardive, selon les riverains

Pour les riverains, la mise en place de ce système d'évacuation des eaux est un soulagement. "Ils auraient dû être installés il y a une semaine. Dès que le niveau commence à monter, il faut les sortir. Je n'arrive pas à comprendre ça d'ailleurs, et il est vraiment plus que temps de faire quelque chose. Il faut anticiper", regrette Roland, un habitant de la région.

 

C'est quand le niveau atteint 60 centimètres au-dessus de la normale dans le bief, ce tronçon entre deux écluses, que l'alerte est donnée pour activer un pompage, explique Rémi Duribreux, responsable du service hydrologie à VNF Voies navigables de France. Mais devant lui, deux méga pompes viennent de Brignoles, dans le Var, à 1.000 kilomètres d'ici et trois de Belgique. "Effectivement, on a fait remonter l'idée d'installer une station de pompage pérenne sur le site, avec du génie civil et des systèmes d'alimentation électrique, pour pouvoir réactiver ce type de dispositif sans devoir faire appel à des installations provisoires et mobiles", souligne-t-il.

Des installations provisoires et mobiles qui défigurent et figent le paysage. La navigation est interrompue et des péniches commerciales coincées à quai pour la deuxième.