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Caroline Baudry, envoyée spéciale à Arques (Pas-de-Calais) / Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP , modifié à
Météo France a maintenu jusqu'à vendredi sa vigilance rouge aux crues dans le Pas-de-Calais. Un département à bout de souffle, qui a déjà subi la montée des eaux il y a un peu moins de deux mois. Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et Olivier Véran, porte-parole du gouvernement ont rendu visite aux sinistrés jeudi matin.

Ils attendent bien plus que de la compassion. À Arques, dans le Pas-de-Calais, les habitants, victimes de la montée des eaux qui inonde le département depuis plusieurs jours, ont reçu la visite de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et d'Olivier Véran, porte-parole du gouvernement. 

Des restaurateurs, dont les établissements se trouvent totalement inondés, ont notamment interpellé Christophe Béchu. Déjà sinistrés en novembre, ils devaient rouvrir leurs portes ce jeudi. "Deuxième coup de massue", disent-ils devant l'eau qui parvient jusqu'à la taille. L'un d'entre eux dénonce le flou autour de l'indemnisation des professionnels. Selon lui, seuls 36% des pertes seraient remboursées. 

"Ce n'est pas quelque chose dont on a l'habitude"

"J'ai déjà très peu de salariés. Si je paie 36% de leurs salaires, ils vont partir. Et moi, je fais comment ? Demain, je ne peux pas vendre une pizza à 30 euros. Ici, les gens ne gagnent pas 3.000 ou 4.000 euros par mois", assure ce professionnel. Le ministre de la Transition écologique lui a ensuite répondu, assurant qu'il comprenait sa détresse. 

"J'entends ce que vous me dîtes. Je reviens mardi et, sur les points qui sont en train d'être évoqués, on aura des éléments de précisions qui nous permettront de vous répondre. Ce que je vous dis aussi, c'est que se retrouver dans une situation où on a deux épisodes qui relèvent de catastrophes naturelles de façon aussi rapprochée et qui frappent les mêmes personnes, ce n'est pas quelque chose dont on a l'habitude et pour lequel on a une sorte de cahier ou de règles qui soient établis", a déclaré Christophe Béchu.

"Pour l'instant, on reste dans le flou", lâche, de son côté, l'autre restaurateur à l'issue de la visite. "Être remarqué, c'est bien, mais nous avons très peur de l'avenir et l'alerte rouge a été donné trop tard", estime-t-il encore. Le ministre martèle que des travaux seront effectués pour mieux évacuer l'eau et ajoute qu'une mission a été lancée pour s'inspirer de ce qui se fait en Belgique et aux Pays-Bas.