1.200 black blocs s'étaient infiltré le 1er mai dans le défilé syndical à Paris. 1:00
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M.Be avec Pauline Jacot et AFP , modifié à
Les six premiers prévenus à passer devant la justice jeudi pour les violences lors du défilé syndical du 1er-Mai à Paris ont des profils loin des clichés supposés des militants radicaux.

De l’étudiant en anthropologie à l’ingénieur : les premières personnes à avoir comparu jeudi pour les violences du 1er-Mai à Paris ont des profils pour le moins étonnants et disparates. Les six prévenus étaient présentés au tribunal de Paris pour "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations". Leur procès a été reporté pour la plupart au 30 mai, tous ayant demandé du temps pour préparer leur défense.

4.000 euros de salaire mensuel. Dans le box des accusés, le plus âgé a 29 ans. T-shirt blanc et barbe de trois jours, cet homme est un ancien élève de l’École d’ingénieur centrale de Lille. Il travaille aujourd’hui comme consultant en opération industrielle, avec un salaire de 4.200 euros par mois. Le prévenu, au casier judiciaire vierge, a affirmé se trouver dans le cortège parisien pour prendre des photos. Il a été laissé libre dans l’attente du procès.

Directrice et intermittent. À ses côtés, une femme de 26 ans et un homme de 24 ans, aux casiers judiciaires également vides. Ils ont reconnu tous deux avoir donné de fausses identités pendant leur garde à vue "sous le coup de la panique". Fille de directeur financier, la jeune femme est titulaire d’un master en droit international et exerce aujourd’hui comme directrice de production dans le cinéma. Elle doit être jugée en juin à Bordeaux pour une autre affaire, accusée de s’être interposée lors d’interpellations. L’homme est quant à lui titulaire d’une licence de sociologie et fils de chercheur au CNRS. Alors qu’il vit du RSA, il revendique "un mode de vie alternatif" et se dit intermittent du spectacle. Tous deux ont été maintenus en détention provisoire, en raison de leurs mensonges sur leur identité.

Étudiant en anthropologie ou en menuiserie. Le plus jeune des prévenus, âgé de 22 ans, placé sous contrôle judiciaire, est pour sa part étudiant en première année d’anthropologie à l’université du Mirail à Toulouse, et a un casier judiciaire vierge. Parmi les autres personnes ayant comparu jeudi, et laissées libre sous contrôle judiciaire : un jeune au RSA de 26 ans qui doit entreprendre une formation en menuiserie et un autre homme de 24 ans souffrant d’importants troubles psychologiques.

Ces toutes premières comparutions immédiates pour les violences du défilé syndical du 1er-Mai doivent être suivies d’une douzaine d’autres vendredi et sept suspects sont également présentés à un juge en vue d’une éventuelle mise en examen. Au total, 34 personnes étaient encore entre les mains de la justice vendredi matin sur les 102 personnes placées en garde à vue mardi à l’issue d’une journée marquée par les violences d’un millier de "black blocs".