Violences du 1er-Mai à Paris : ce que l'on sait des interpellations

Selon la préfecture de police, près de "1.200 black blocs" ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre, mardi.
Selon la préfecture de police, près de "1.200 black blocs" ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre, mardi. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Au total, 283 personnes ont été interpellées après les incidents survenus en marge du défilé. Sur les 109 gardes à vue initiales, 43 ont été prolongées mercredi soir.

"Il y a un gouvernement, il y a un État, il est dirigé, et il continuera à agir". Depuis l'Australie, Emmanuel Macron a affiché sa fermeté  après les violents affrontements survenus en marge du défilé du 1er-Mai à Paris, mardi : selon la préfecture de police, un rassemblement d'environ 15.000 personnes dont "1.200 black blocs" ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre et causé d'importantes dégradations matérielles. Une quarantaine de gardes à vue ont été prolongées mercredi soir.

Les informations à retenir :

  • 1.200 "black blocs" étaient présents en tête du cortège du 1er-Mai mardi, un chiffre inédit.
  • 283 personnes ont été interpellées et 43 gardes à vue ont été prolongées mercredi soir
  • Deux tiers des gardés à vue sont des hommes, un tiers des femmes, âgés de 14 à 58 ans. 

Combien de personnes interpellées ?

Au total, 283 personnes ont été interpellées à l'issue des échauffourées de mardi, selon le préfet de police Michel Delpuech. Plusieurs membres du gouvernement, au premier rang desquels le Premier ministre ont salué ces nombreuses interpellations. Dans un communiqué, Édouard Philippe a indiqué souhaiter "que les casseurs répondent de leurs actes devant la Justice". Mercredi matin, 109 d'entre eux se trouvaient en garde à vue. Selon les informations d'Europe 1, deux tiers des gardés à vue étaient des hommes et un tiers des femmes. Cinq étrangers figuraient parmi eux. Le plus jeune était âgé de 14-15 ans, le plus vieux de 58 ans. Plus de la moitié étaient nés entre 1990 et 2000.

43 gardes à vue prolongées. Finalement, mercredi soir, le parquet de Paris a annoncé le prolongement de 43 gardes à vue, pour cinq mineurs et 38 majeurs. Par ailleurs, deux majeurs et un mineur vont être déférés au tribunal en vue de leur présentation au parquet jeudi matin. Selon les informations d'Europe 1, deux gardes à vue de majeurs et cinq de mineurs ont été levées dans le cadre d'enquêtes qui vont se poursuivre. Les autres procédures ont été classées sans suite.

Par ailleurs, deux individus interpellés en amont des manifestations - sans lien avec les violences survenues ensuite - ont été déférés au parquet de Paris mercredi après-midi. Le premier, un homme arrêté pour le port de trois couteaux et d'un poing américain avant le début de la manifestation, a été condamné mercredi à trois mois de prison avec sursis. Le second individu, une jeune femme, a demandé le renvoi de son procès pour préparer sa défense, alors qu'elle devait être jugée pour avoir été en possession d'un fumigène. 

Combien de blessés ?

Le préfet de police a en outre indiqué que les incidents avaient fait trois blessés légers dans les rangs des manifestants. Un fonctionnaire de police a également été légèrement atteint, touché dans le dos par le jet d'un projectile. 

Quels dégâts matériels ?

Le bilan matériel est beaucoup plus lourd. 31 commerces ont été dégradés, dont deux incendiés. Six voitures ont été brûlées et 10 autres dégradées. "Ils sont rentrés et ils ont tout démoli avec des barres de fer. Ils ont sorti les voitures à l’extérieur et ils ont mis le feu", a témoigné au Micro d'Europe 1 le patron d'une concession Renault prise pour cible. 

Qui sont les casseurs ? 

Ils se revendiquent des "black blocs", une mouvance d'extrême gauche  présente lors des manifestations ou mobilisations de grande ampleur, comme à Notre-Dame-des-Landes. Vêtus de noir, visages grimés, ces "casseurs" s'en prennent aux symboles du capitalisme. "Les militants sont dans une logique insurrectionnelle et émeutière, ils rejettent la société capitaliste et l'Etat" ainsi que ses symboles, comme les forces de l'ordre, analyse pour Europe 1 le chercheur Eddy Fougier, spécialiste des mouvements protestataires. 

Le parquet de Paris a par ailleurs ouvert mercredi une enquête du chef d'association de malfaiteurs formée en vue de la préparation d'un ou plusieurs délits punis d'au moins cinq ans d'emprisonnement. Cette enquête, confiée à la DRPJ, vise à identifier les instigateurs des faits commis lors du 1er-Mai à Paris.