Faculté de médecine / Europe 1 1:28
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Eve Roger, édité par Thibaud Le Meneec
La réforme des études de médecine, prévue pour la rentrée prochaine, s'annonce compliquée à mettre en oeuvre. C'est la raison pour laquelle les doyens des facultés de médecine ont adressé une lettre à deux ministres pour leur demander de l'aide à quelques jours de l'ouverture de la plateforme Parcoursup.
INFO EUROPE 1

Et si la réforme des études de médecine était reportée ? Selon nos informations, les doyens des facultés de médecine ont décidé d'écrire cette semaine une lettre à Frédérique Vidal et Agnès Buzyn, respectivement ministres de l'Enseignement supérieur et de la Santé, pour leur demander de l'aide. Car s'ils doivent mettre en oeuvre à marche forcée cette réforme prévue pour la rentrée prochaine, en septembre 2020, ils dénoncent dans ce courrier un manque de temps et d'argent pour mener à bien ces changements.

Les futurs bacheliers dans l'inconnu

Dans cette lettre aux ministres, les doyens font part de leur une immense inquiétude : d'après eux, la réforme, qui comprend la suppression du numerus clausus et l'ouverture à d'autres profils que les bacs S mention Très Bien, se fait à marche forcée. À quelques jours de l'ouverture du site Parcoursup, vendredi 20 décembre, plus de la moitié des 37 facultés de médecine n'ont pas validé leurs nouvelles formations pour le cursus médecine.

 

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Il est donc impossible pour les futurs bacheliers de savoir quelle filière ils pourront choisir en septembre prochain : une première année axée sur la santé, complétée par de nouvelles matières ou l'autre filière, plus ouverte sur le droit, les maths ou sciences économiques avec une option santé.

Le report est "sur la table"

Dans chaque faculté, ce sera à la carte, mais le menu est loin d'être prêt partout. "Si les universités ne sont pas prêtes et si ça n'est pas acté, ce sera décalé", anticipe Jean Sibilia, le doyen des facultés de médecine. "On ne demande pas le report de la réforme, mais c'est une option qui est sur la table. Plutôt que de mal faire, faisons bien ensemble pour l'intérêt de nos étudiants."

Il y a donc un manque de temps, mais aussi d'argent : qui dit nouvelles matières, dit aussi nouveaux profs, nouvelles salles, multiplication des examens, et pas seulement des QCM corrigés automatiquement grâce à un lecteur optique. Les doyens réclament donc plus de moyens pour l'université. Aujourd'hui, leur budget est de 16 millions d'euros mais selon eux, il faudrait, disent-ils, au moins trois fois plus.