Michel Fourniret n'a regagné son domicile que vers 4 heures du matin, le soir de la disparition d'Estelle Mouzin. 1:50
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Chloé Triomphe, édité par Romain David , modifié à
La justice a comptabilisé des dizaines de messages envoyés entre Monique Olivier et son ex-mari, le tueur en série Michel Fourniret, à partir de 18 heures le soir de la disparition d'Estelle Mouzin, jusqu'à 4 heures du matin, heure à laquelle "l'Ogre des Ardennes" a regagné son domicile.
INFO EUROPE 1

Après l'ADN d'Estelle Mouzin retrouvé sur un matelas dans l'une des maisons utilisées par Michel Fourniret, c'est désormais sa téléphonie qui intéresse beaucoup la justice. Alors que plusieurs transports sur les lieux, à Guermantes où Estelle a été enlevée en 2003 et dans les Ardennes où résidaient les Fourniret à cette époque, vont avoir lieu ces prochaines semaines, les échanges continus de sms entre le couple cette nuit-là interpellent la juge d'instruction en charge du dossier.

L’audition jeudi de Monique Olivier, l’ex-femme de Michel Fourniret, a été largement consacrée aux retours récents de l'analyse de la téléphonie du couple depuis toute ces années. À eux deux, Monique Olivier et Michel Fourniret possédaient au moins dix téléphones, dont certaines lignes ouvertes grâce à des cartes prépayées, parfois par un compte belge appartenant à l’ex-tueur en série. Ce qui indique que le couple était parfaitement au fait des pratiques habituelles des délinquants qui utilisent plusieurs numéros et en changent souvent pour échapper à la police.

Des dizaines de messages échangés de 18 heures à 4 heures du matin

Depuis quelques mois, les gendarmes ont repris l'analyse de ces lignes, une demande formulée par les avocats d’Éric Mouzin, le père d’Estelle, depuis 2006. Jusqu’alors ces données n’avaient pas été étudiées sous cet angle. Or, il s'avère que le soir de la disparition d'Estelle Mouzin et toute la nuit, jusqu'au retour de Michel Fourniret vers 4 heures du matin à son domicile ardennais, les téléphones des époux ont échangé en continu.

 

Les enquêteurs ont répertorié des dizaines de messages envoyés à partir de 18 heures environ, c'est-à-dire à partir de l'heure où Estelle a été aperçue pour la dernière fois par un témoin à Guermantes. Ces messages, la justice en ignore le contenu mais ils pourraient alimenter une hypothèse sur le fait que le tueur en série aurait tenu Monique Olivier au courant quasi en temps réel de ses actes. De quoi mettre la pression sur celle qui a aussi toujours parlé en premier dans tous les dossiers de meurtre imputables à son mari.