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Jean-Baptiste Marty / Crédits photo : Dan Kitwood / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP , modifié à
Dans un contexte financier difficile, les associations britanniques d'aide aux migrants ont trouvé une parade pour continuer d'opérer le long des côtes françaises. Selon les informations d'Europe 1, elles changent de nationalité juridique pour toucher les subventions de l’État français, beaucoup plus lucratives.

Les associations britanniques d’aide aux migrants sont dans le viseur des autorités françaises. Elles sont dix au total à œuvrer chaque jour sur la façade maritime nord, le long des côtes françaises, mais toutes traversent une période difficile sur le plan financier. Face à cela, selon les informations d'Europe 1, ces associations ont trouvé la parade : changer de nationalité juridique pour toucher les subventions de l’État français, beaucoup plus lucratives.

Un jeu d'enfant

Tout commence fin 2021. Choose Love, plus gros donateur britannique pour ces associations - 700.000 euros par an -, coupe les subventions et se tourne vers l’écologie. Il faut alors réduire les distributions ou encore l’assistance juridique aux migrants. Jusqu’à cette solution : solliciter l’État français, en changeant de nationalité juridique.

Un jeu d’enfant, selon l’avocat Philippe Fontana. "En France, nous avons le statut de la liberté d’association, donc il est facile pour les associations étrangères de venir s’installer en France dans une totale liberté, d’éventuellement recevoir des subventions de l’État, et surtout d’arrimer à eux un certain nombre de volontaires qui peuvent devenir des militants", expose-t-il à Europe 1.

30.000 migrants ont rejoint illégalement l'Angleterre en 2023

Chaque année, l’État français verse au total un milliard d’euros aux associations. Une aide financière toute trouvée pour ces entités britanniques dont l’action interroge. "Que viennent faire des associations britanniques en France, alors même que le rôle d’une association est d’accueillir la demande d’asile pour, in fine, que la personne revienne dans son pays quand la situation sera stabilisée ?", s'interroge l'avocat. "C’est vrai qu’il peut y avoir une présomption d’aide à la migration illégale et la philosophie de l’association peut poser question."

L’année dernière, presque 30.000 migrants ont rejoint illégalement l’Angleterre. Il s'agit du deuxième bilan le plus élevé après 2022.