Inflation : les loyers épargnés, mais les charges vont exploser

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En 2022, les loyers n'ont pas connu d'augmentation fulgurante, elle s'élève à 1,3% en moyenne annuelle sur cinq ans. © Valentino BELLONI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Loane Nader
Selon une étude de l'observatoire du logement Clameur, les prix des loyers n'ont pas connu une explosion en 2022 malgré une inflation galopante. En revanche, on remarque une augmentation à venir des charges pour ces mêmes locataires en raison de la hausse du coût de l'énergie, à laquelle ne s'applique pas de bouclier tarifaire.

Si l'inflation met à mal les foyers français depuis 2022, année où elle a atteint les 6,2% en février, leurs loyers n'en ont pas autant souffert que leurs paniers de courses. Selon Clameur, le premier observatoire privé du logement, les prix de loyers ont connu une hausse annuelle moyenne de 1,3% sur cinq ans. Si l'on se concentre sur les appartements, ils ont augmenté de 1,4% alors que les maisons ont vu leurs loyers augmenter de 1,2%. D'ordinaire, la hausse des prix de la consommation se répercute directement sur celle des loyers et du logement, ce qui peut entraîner une certaine surprise quant à l'amortissement remarqué sur l'année dernière. 

Une augmentation des charges à anticiper

Grâce au bouclier tarifaire du gouvernement sur l'indice de référence des loyers (IRL), celui-ci n'a pas augmenté cette année puisqu'il a été mis en place au dernier trimestre de 2022, pour le fixer à 3,5%. La hausse des prix n'est donc pas appliquée sur les tarifs de location, mais cela pourrait être de courte durée puisque ce système doit prendre fin au second trimestre de cette année, une date butoir qui survient trop tôt pour certains.

Mais il y a toujours un revers de la médaille, que l'on peut observer ici du côté des bailleurs, car ce sont eux qui prennent en charge le coût de ce bouclier tarifaire et subiront la hausse de la taxe foncière, dont les bases ont été actualisées à 7% pour 2023, par la loi de Finances. 

Néanmoins, si les locataires ne se voient pas payer beaucoup plus cher leurs loyers, ils observeront dans un futur proche une escalade des prix de leurs charges. Le bouclier tarifaire ne s'appliquant pas à la hausse des prix de l'énergie, ces derniers leur seront refacturés, même pour les copropriétés qui ont bénéficié d'une protection tarifaire sur le gaz et l'électricité. Ce délai peut également s'expliquer par le temps que prennent les décisions en assemblée générale, qui doivent aussi prendre en compte les assurances, les contrats de prestations, les travaux etc.