Infanticide de Berck : Kabou était une femme "adorable" et une mère "magnifique", témoigne le père de l'enfant

Lors du premier procès devant les assises de Saint-Omer, Michel Lafon, le père de l'enfant, s'était constitué partie civile.
Lors du premier procès devant les assises de Saint-Omer, Michel Lafon, le père de l'enfant, s'était constitué partie civile. © BENOIT PEYRUCQ / AFP
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avec AFP , modifié à
Jugée en appel pour l'assassinat de sa fillette, Fabienne Kabou était une mère "magnifique", selon le père de l'enfant, venu témoigner à la barre.

Fabienne Kabou, jugée en appel pour l'assassinat de sa fillette de 15 mois à Berck, dans le Pas-de-Calais, était une femme "adorable" et une mère "magnifique", selon le père de l'enfant, Michel Lafon, venu témoigner mardi devant la cour d'appel du Nord.

"Comment a-t-elle pu faire ça après 15 mois magnifiques ?". "Fabienne était une jeune femme adorable, elle ne se plaignait pas, elle était enjouée" et "elle était une mère magnifique avec Ada, elle l'a nourrie au sein pendant six mois, elle l'a massée... Comment a-t-elle pu faire ça après 15 mois magnifiques ?" questionne le père d'Adélaïde, en costume-cravate gris, à la barre. Mais, elle se livrait aussi parfois à des "diarrhées verbales" : "Des crises de jalousie, d'hystérie, de délire de persécution. Elle disait aussi que telle et telle personne étaient liguées pour jeter des sorts, elle parlait de marabouts..." narre Michel Lafon, trader à la retraite devenu sculpteur.

Lors du premier procès devant les assises de Saint-Omer, Michel Lafon s'était constitué partie civile pour "avoir accès à tout le dossier" et ainsi "comprendre", mais "pas pour porter plainte contre quelqu'un", explique le septuagénaire en couple pendant dix ans avec Fabienne Kabou. Michel Lafon, qui n'a pas reconnu Adélaïde, affirme qu'il ignorait que sa fille n'avait pas d'existence légale, et pensait que le 19 novembre 2013, jour où la fillette est morte, Adélaïde avait été confiée à la mère de Fabienne Kabou pour une année au Sénégal.

"Je ne comprenais pas son mal-être". "J'ai une grande peine pour tous : la première, c'est Ada, pourquoi elle n'est plus là ? Il n'y a aucune explication raisonnable ; et une grande peine pour Fabienne, sa famille, ses proches et aussi, ma famille. Tous mes amis m'ont dit 'Comment Fabienne a pu faire ça ?'", poursuit le père. "Contrairement à ce qui a été dit, j'étais là tous les jours de la vie d'Ada. Tous les matins je la promenais au parc, Fabienne préparait le repas, puis on revenait vers midi", relate Michel Lafon. Avant de se souvenir : "Lors d'une dispute, Fabienne m'a dit 'Tu crois que je m'éclate ? Tu crois que c'est rigolo ce que je vis ?', je ne comprenais pas son mal-être, pour moi, on vivait un paradis". Si Fabienne Kabou "est malade, la peine prononcée en première instance (vingt ans de réclusion criminelle, ndlr) est injuste. Pour faire ce qu'elle a fait, il s'est passé quelque chose d'extraordinaire qui dépasse l'entendement", estime-t-il.