Pompiers Landiras 2:08
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Benjamin Peter (envoyé spécial à Landiras), édité par Solène Leroux
Près d'une semaine que le feu ravage la Gironde. Ce lundi annonce un jour très difficile pour les pompiers qui luttent contre deux incendies. Dans les terres à Landiras, on craint le pire avec des conditions météo très défavorables, et notamment les 44 degrés attendus au plus fort de la journée.

Le chiffre à observer ce lundi, c'est celui de la température moyenne dans l'Hexagone, le record atteint en 2003 et en 2019 était de 29,4 degrés. Des températures qui annoncent une journée très difficile en Gironde où depuis bientôt une semaine, des incendies particulièrement voraces dévorent des dizaines de milliers d'hectares de pinèdes. Deux incendies ont brûlé plus de 14.000 hectares au total. 1.700 pompiers sont mobilisés, avec quatre avions spécialisés. À Landiras, dans les terres, on craint le pire ce lundi avec ces conditions météo très défavorables.

Un pompier explique la règle des trois 30 : "Au-dessus de 30 degrés, de 30 km/h de vent et avec un taux d'hygrométrie en dessous des 30%, ce sont des conditions défavorables." Ce lundi en Gironde, tous ces indicateurs s'affolent, avec 44 degrés attendus au plus fort de la journée, moins de 10% d'humidité dans l'air et un vent à plus de 40 km/h, voire 60 km/h en soirée. C'est un scénario critique, alors que le dernier bilan fait état de déjà 10.000 hectares brûlés à Landiras.

Objectif : pas de pertes humaines, pas de biens matériels détruits

Pour le sous-préfet de l'arrondissement de Langon, Vincent Ferrier, la journée va être compliquée. Il va encore falloir tenir. "On voit jour après jour le feu qui s'étend. Ça peut paraître un peu frustrant pour les pompiers parce qu'il y a beaucoup d'efforts", déclare-t-il au micro d'Europe 1. "Ce qui est difficile, c'est qu'on voit des lignes d'appui qu'on crée, qu'on consolide et qui finalement ne tiennent pas parce qu'on a des sautes de feu", déplore-t-il.

Par exemple, "cette nuit, on a des lignes qui avaient été faites aussi avec les forestiers, elles n'ont pas tenu". Le sous-préfet tient tout de même à rappeler les deux objectifs principaux des autorités, "pas de pertes humaines, pas de biens matériels détruits" : "On a encore tenu cet objectif cette nuit. C'est difficile, mais on les tient."

Un vent changeant

L'autre difficulté qui s'ajoute, c'est que ces vents vont tourner progressivement, vers l'est cette fois. Résultat : 3.500 personnes supplémentaires, réparties dans trois communes, vont à leur tour devoir évacuer dans la journée, avec toujours cette incertitude : quand pourront-ils rentrer chez eux ? Certains ici n'ont plus accès à leur maison depuis six jours déjà.

Douze pompiers ont été légèrement blessés depuis le début des incendies en Gironde, et au moins 16.000 personnes évacuées. L'autre feu qui sévit dans la région, à La Teste-de-Buch, lui aussi progresse. Le brasier atteint désormais l'océan et des plages proches de la dune du Pilat.