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Stéphane Burgatt (à Marseille) / Crédits photo : THÉO GIACOMETTI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Chaussures, téléphones, télécommandes... Marseille est empêtrée dans le fléau des vendeurs à la sauvette qui n'ont plus peur de rien. À quelques pas du Vieux-Port et de la Canebière, le quartier de Noailles les voit envahir les rues. Un cauchemar pour des commerçants et des habitants qui se sentent désemparés.

Un bout de carton posé à même le sol et des marchandises vendues à la sauvette sur le trottoir. Le fléau des vendeurs à la sauvette concerne plusieurs villes en France et Marseille n'y échappe pas. Même dans une zone touristique, comme le Vieux-Port. À quelques pas de la Canebière, le quartier de Noailles est gangrené. Un cauchemar pour les commerçants et les habitants qui se sentent désemparés.

"Tous les matins, c'est la guerre"

Dans ce dédale de ruelles, les états sauvages occupent tout le trottoir. Chaussures, téléphones, télécommandes, médicaments et cannes à pêche... Cette habitante, rencontrée par Europe 1, ne reconnaît plus son quartier. "On ne peut plus rentrer et sortir de chez nous. Mon fils de 12 ans ne veut plus aller à l'école tout seul, il a des raisons d'avoir peur puisqu'il y a eu des agressions terribles ! Ils ont pris le territoire et nous, on essaye de lutter. Ce n'est que de la marchandise volée, on retrouve des anti-vols non-stop", affirme-t-elle au micro d'Europe 1.

Un cauchemar également pour cette commerçante qui a perdu 30 % de son chiffre d'affaires en l'espace d'un an. "Tous les matins, c'est la guerre avant qu'ils me laissent ouvrir. Mes clients font demi-tour. C'est l'enfer au quotidien. On a du mal à trouver des vendeurs parce qu'ils ont peur de venir travailler... J'ai des problèmes pour la livraison, le temps de rentrer les produits, c'est volé dans la rue", témoigne-t-elle.

"Les vendeurs n'ont même plus peur" de la police

C'est bien là le problème. Plus rien n'arrête ces vendeurs, comme l'explique la porte-parole du collectif des habitants, au moment où une patrouille de police descend la ruelle. "Vous l'avez croisée, et qu'est-ce qui s'est passé ? Rien. Les vendeurs n'ont même plus peur et ne ramassent plus", lance-t-elle. Depuis un an maintenant, commerçants et riverains de Noailles attendent désespérément un signal des pouvoirs publics.