Publicité
Publicité

«Il y a de la peur, mais on doit surpasser ce sentiment» : ces jeunes journalistes qui ont rejoint les rangs de Charlie Hebdo

Antoine Bienvault . 1 min

Une décennie après l'attentat du 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo poursuit son travail, dans des conditions particulières. Malgré la protection policière et des locaux qui servent de forteresse, certains jeunes journalistes n'ont pas hésité à rejoindre l'équipe.

Dix ans après les attentats de janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo a déménagé et vit sous protection, dans une adresse tenue secrète. Pourtant, malgré des conditions de travail qui peuvent effrayer, certains jeunes journalistes n'ont pas hésité à relever le défi. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

C'est par hasard que Laurène, 27 ans, est entrée dans la famille Charlie Hebdo. "J'ai vu une annonce sur Internet, ce n'était même pas précisé le nom du journal. On m'a appelé et on m'a dit : 'Voilà, c'est pour Charlie. Tu as 24 heures pour te décider. Si tu as peur, ne nous rappelle pas'. Et voilà, 20 heures après, je les rappelais pour dire : 'On y va'", explique-t-elle. 

"On y rit de tout"

Quelques jours plus tard, la jeune journaliste rencontre ceux qu'elle surnomme elle-même les survivants, dont le patron Riss, rescapé de l'attentat. "La première fois, on se dit qu'on est face à un monument. Il faut que je sois à la hauteur de ces personnes-là qui ont continué leur combat. Et en fait, ils parlent de l'attentat, ils en rigolent même parce qu'à Charlie, on rit de tout, y compris de soi", souligne la jeune femme au micro d'Europe 1. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Rire de tout, c'est d'ailleurs ce qui a poussé Yohann, 27 ans, à rejoindre Charlie Hebdo et sa rédaction parfois déroutant. "Il y a une sorte de paradoxe entre le bunker qui est Charlie Hebdo pour rentrer dedans et la cour de récréation qu'il y a à l'intérieur. Ce sont des dessinateurs qui gueulent, qui cherchent des blagues, des vannes. On s'y habitue jamais trop", confie-t-il. 

Poursuivre le combat des victimes

Mais pour les deux journalistes, travailler pour Charlie, c'est aussi s'habituer aux menaces et à vivre avec le poids de l'histoire. "De temps en temps, j'ai une petite crise de parano. Je me retourne et je regarde si je ne suis pas suivi. Ça m'est arrivé une ou deux fois", précise Yohann.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Effectivement, il y a de la peur, mais on doit surpasser ce sentiment pour faire exister le journal et pour montrer que ce qu'on défend, c'est important", ajoute Laurène. D'autant qu'il faut se battre aussi pour que, dix ans après l'horreur, Charb, Cabu et toutes les victimes ne soient jamais oubliées.