«Il reste 20% de surfaces viables» : les pêcheurs désespérés face aux futures réglementations

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Wilfried Devillers, édité par Yanis Darras , modifié à

Face aux nouvelles réglementations de la Commission européenne et de l'inflation, les pêcheurs de Boulogne-sur-Mer organisent une opération "port mort". Tous s'inquiètent de la réduction de la taille des zones de pêches, dévorées par les zones protégées et les parcs éoliens offshores.

Ne rien lâcher. Face à l'augmentation du prix du gazole, aux parcs éoliens offshores et aux nouvelles réglementations, les pêcheurs de la zone portuaire du bassin Loubet organise une action "port mort" . A Boulogne-sur-Mer, où la grève a commencé dimanche dernier, tous les chalutiers restent à quai. 

"Il reste 20% de surfaces viables"

La centaine de pêcheurs grévistes du Boulonnais tentent de s'entendre sur la suite du mouvement. Pas question de se résigner, s'insurge Olivier Leprêtre, le président du comité régional des pêches de France. Pour ce dernier, l'objectif est clair : lutter contre les nouvelles restrictions imposées par Bruxelles dans les aires maritimes protégées. 

"Toutes les réglementations qui sortent du chapeau de Bruxelles sont complètement déconnectées de la réalité", estime-t-il. Si on accumule les aires marines protégées, les zones éoliennes offshores, les extractions de granulats, la perte des eaux britanniques, il reste 20% de surfaces viables", s'alarme le président du comité régional des pêches de France. 

"Ça ne va jamais"

"Tous les cinq-six mois, il y a une nouvelle réglementation", explique ce patron de chalutier, résigné. "Pourtant, les techniques de pêche ont évolué. On a augmenté les maillages des chaluts, on a allégé ces chaluts pour préserver les fonds marins. Tout ce qui est imposé, on l'a appliqué jusqu'alors, mais ça ne va jamais. Donc, il est peut-être temps qu'on nous dise clairement qu'on ne veut plus de nous", poursuit-il au micro d'Europe 1. 

Pour trouver des solutions, les pêcheurs vont envoyer une demande de rendez-vous à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi qu'au président Emmanuel Macron . Des demandes laissées lettre morte pour l'instant.