Hôtellerie-restauration : Thierry Marx élu à la présidence du syndicat patronal Umih

Thierry Marx
Thierry Marx a été élu à la tête de l'Umih. © JOEL SAGET / AFP
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avec AFP
Le chef étoilé Thierry Marx, connu pour son rôle de juré sévère mais bienveillant dans l'émission culinaire "Top Chef", a été élu jeudi président du principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration, l'Umih. Thierry Marx a été "très applaudi, à l'annonce" de cette victoire nette, précise l'Umih dans un communiqué publié après l'élection.

Le médiatique chef étoilé Thierry Marx, à la tête du "Sur Mesure", le restaurant du palace parisien le Mandarin Oriental, a été élu jeudi président du principal syndicat patronal français de l'hôtellerie-restauration, l'Umih, très actif et écouté des pouvoirs publics pendant la crise sanitaire. Thierry Marx l'a emporté au second tour avec 71,66% des voix, précise l'organisation dans un communiqué. Il s'est imposé face au restaurateur Stéphane Manigold, connu pour sa victoire médiatisée face à l'assureur Axa qui refusait d'indemniser les restaurateurs pour les périodes de confinement.

Une conférence de presse vendredi matin

Connu du grand public pour son rôle de juré sévère mais bienveillant dans l'émission culinaire Top Chef, soucieux depuis vingt ans de l'impact social et environnemental de ses activités, Thierry Marx a été "très applaudi, à l'annonce" de cette victoire nette, précise l'Umih dans un communiqué publié dans la foulée de cette élection.

"Il souhaite s'inscrire dans un esprit de rassemblement et d'efficacité au service des adhérents" de l'organisation "et, plus largement de toute la profession", selon ce texte. Thierry Marx donnera une conférence de presse vendredi matin au siège national de l'Umih à Paris, au côté d'Éric Abihssira - déjà président de la Fédération de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme (FHRT) de Nice Côte d'Azur-, qui prend la vice-présidence de l'organisation patronale aux 35.000 adhérents.

Un syndicat professionnel "davantage force de proposition"

"J'ai construit un programme d'artisan en trois points, pas plus, pour aller vers un syndicat professionnel qui soit davantage force de proposition que d'opposition, notamment sur l'impact social et environnemental, l'attractivité et la formation des personnels", disait mardi à l'AFP Thierry Marx, élu pour un mandat de quatre ans. Une industrie qui représente 7% du PIB et emploie 1,3 million de personnes est "en devoir d'améliorer le traitement de ses salariés", avec une meilleure mutuelle santé notamment, estimait-il.

"On le félicite pour son élection et on l'attend maintenant sur le volet social qui reste en suspens, notamment sur les coupures, les heures supplémentaires, la mutuelle, le régime social. Le prochain rendez-vous est le 10 novembre, on prend date", a déclaré à l'AFP la syndicaliste Stéphanie Dayan, secrétaire nationale de la CFDT Services.

Dialogue social, crise énergétique et remboursements des PGE

De son côté, Jean-Virgile Crance, président du Groupement national des chaînes hôtelières (GNC), a salué la "vraie vision" de Thierry Marx et d'Éric Abihssira "pour nos organisations professionnelles qui doivent se regrouper pour constituer une maison commune" des cafés, hôtels, restaurants.

"Dès ce jour nous avons partagé nos priorités sur le dialogue social, la crise énergétique et les remboursements de PGE (prêts garantis par l'État, NDLR), les dispositifs coûts fixes et le développement durable (...) qui doivent être partie intégrante de toutes nos futures décisions", a réagi Jean-Virgile Crance auprès de l'AFP.

Les défis multiples de l'hôtellerie-restauration

Thierry Marx prend les rênes de l'Umih au moment où les défis sont multiples pour l'hôtellerie-restauration : attirer les jeunes par de meilleures conditions de travail dans un secteur délaissé depuis la pandémie, aider les professionnels à adopter des pratiques plus durables, plus sobres au plan énergétique, améliorer l'offre d'ici à la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques de 2024... Sans compter les urgences : rembourser les PGE souscrits pendant la crise sanitaire, faire face à la flambée de l'inflation et celle des coûts énergétiques, notamment.

Il s'agira d'un engagement de plus pour Thierry Marx, qui emploie déjà 20% de personnes en insertion, s'efforce de réduire l'impact carbone (livraison, gestion optimisée des déchets, de l'eau, l'énergie...) de ses assiettes, prône le label du "bien manger" Bleu-Blanc-Coeur et transmet son savoir dans ses écoles "Cuisine mode d'emploi(s)".

Une enfance passée dans un quartier populaire de Paris

Cet ancien militaire, ceinture noire de karaté à la voix douce, qui n'oublie pas son enfance dans le quartier populaire de Ménilmontant dans l'Est parisien, a appris le métier de pâtissier avec les Compagnons du Devoir, avant de se former dans des restaurants de renommée internationale tels Ledoyen, Taillevent ou Robuchon.

Grand voyageur, fin connaisseur de l'art de vivre nippon et de sa gastronomie, Thierry Marx propose une cuisine aux saveurs avant-gardistes au "Sur Mesure", deux étoiles au Guide Michelin. Il fut l'un des chefs de file de la cuisine moléculaire et a repris en juin les cuisines de la brasserie de la tour Eiffel. A la tête de l'Umih, il succède à l'hôtelier Roland Héguy, resté - comme son vice-président Hervé Becam - 12 ans à la tête de l'organisation, principal syndicat patronal du secteur, devant le GNI qui représente les indépendants de l'hôtellerie-restauration.