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Océane Théard, édité par Solène Leroux , modifié à
Le Collectif Inter-Hôpitaux parle d'une "situation catastrophique", de lits fermés, de personnel insuffisant... Les médecins sont à bout, obligés de refuser des patients faute de places. Au centre hospitalier du Kremlin-Bicêtre près de Paris, le désespoir se fait de plus en plus sentir chez les soignants.

Un véritable cri d'alerte des services pédiatriques. Au Kremlin-Bicêtre près de Paris, le service réservé aux enfants malades du foie est une enfilade de portes closes, un couloir de chambres plongées dans le noir. Actuellement, seuls quatorze lits sont occupés. Dix ont dû fermer. "On n'a jamais fermé autant de lits" se désole le docteur Ackermann, qui travaille dans ce service depuis dix ans. Désormais, elle n'a pas le choix, elle est obligée de refuser des patients. "Encore aujourd'hui j'ai eu deux appels d'hôpitaux pour des nouveau-nés d'une semaine qui ont vraisemblablement une maladie du foie. Je n'ai pas de place, et je ne sais pas comment je vais faire pour les accueillir", explique-t-elle, affectée.

Peur pour les patients

Deux infirmières au lieu de quatre, du personnel non remplacé... Du jamais-vu dans ce service selon le docteur Ackermann. "C'est souvent la course contre la montre dans ces cas-là d'urgence. On a quelques heures, 72 heures en général maximum. C'est très très serré." Cette soignante et ses collègues redoutent par-dessus tout que cette crise inédite ne mette leurs petits patients, souvent très fragiles, en danger. "Nous, on a très très peur qu'il y ait des enfants qui meurent, faute de prise en charge, parce qu'on n'a plus de place pour les prendre", s'inquiète Oanez Ackermann.

Les semaines à venir pourraient encore se compliquer avec l'épidémie de bronchiolite. Les services de pédiatrie générale et de réanimation sont déjà presque saturés.