Face à la hausse du prix de l'énergie, les musées strasbourgeois ferment deux jours par semaine. 1:25
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Tatiana Geiselmann avec AFP , modifié à
La hausse du prix du gaz touche aussi les municipalités. À Strasbourg, la facture de gaz va passer de 12 à 60 millions d'euros. Pour faire face à la crise énergétique, la ville prend des mesures drastique et va couper l'éclairage public la nuit, baisser le thermostat dans les écoles primaires et fermer ses musées deux jours par semaine.

La ville de Strasbourg va fermer ses musées deux jours par semaine et réduire leurs horaires d'ouverture, a annoncé mercredi la maire EELV Jeanne Barseghian, "une mesure d'adaptation du service public local" face à la crise. Il y aura "une fermeture de deux jours par semaine au lieu d'un jour avec aussi des plages horaires adaptées à la fréquentation", a détaillé l'édile au cours d'une conférence de presse consacrée à la hausse des prix de l'énergie et à ses conséquences pour la ville.

Une mesure qui entrera en vigueur le 3 octobre

"Je souhaite que nos musées restent accessibles", a poursuivi Mme Barseghian, qui a refusé d'augmenter le prix du ticket d'entrée pour les visiteurs. "Du point de vue financier (...), certaines villes le font. Nous on a un prix d'entrée à 7,5 euros, et dans certaines villes c'est le double. Mais ça n'est pas mon choix", a-t-elle ajouté.

Dans le détail, et selon un courrier de la mairie rendu public par le site du syndicat UNSA des agents de l'Eurométropole, les huit musées gérés par la ville fermeront à compter du 3 octobre soit le lundi et le mercredi, soit le mardi et le jeudi.

Les horaires seront également réduits, avec une fermeture entre 13h00 et 14h00 tous les jours d'ouverture. "Quand on voit qu'il y a peu de monde, ça peut être à ces à ces moments-là que l'équipement est fermé", a poursuivi Jeanne Barseghian.

Les musées ouverts six jours sur sept lors de grandes expositions

Les musées demeureront cependant ouverts six jours sur sept lors de grandes expositions, et honoreront les rendez-vous de médiation, fixés notamment avec les établissements scolaires.

Dans un communiqué, la ville rappelle que 670.000 visiteurs fréquentaient ses musées et monuments historiques avant la crise Covid, mais que cette réduction des jours ouvrés concourt à la "bonne gestion des moyens publics (...) dans le contexte de crise nationale et internationale affectant fortement le budget des collectivités".

Évoquées dès la mi-août sans être confirmées, ces mesures avaient suscité des interrogations sur la politique culturelle de la ville dans les rangs des syndicats et de l'opposition municipale.

Une pétition en ligne contre la fermeture

Une pétition en ligne, déplorant que Strasbourg, "7e destination touristique en France", soit "la première métropole de France à prendre une telle décision", lancée par l'ancienne maire de la ville (Agir) Fabienne Keller, et le député du Bas-Rhin, Bruno Studer (Renaissance), a recueilli près de 2.000 signatures en quelques jours.

Mercredi après-midi, la CGT Territoriaux de Strasbourg-Eurométropole a appelé les personnels à une journée de grève le samedi 17 septembre pour protester contre la mesure. "C'est une réduction du service public et de l'offre culturelle de la ville", a dénoncé Karim Hadi, représentant du syndicat à l'AFP, selon qui les "agents n'ont pas vraiment été consultés".

"La municipalité précédente (celle du socialiste Roland Ries, ndlr) avait supprimé 17 postes, celle-ci gèle les départs à la retraite... Il faut arrêter cette politique", a-t-il ajouté.