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Justin Morin et Lionel Gougelot , modifié à
Alors que les actes islamophobes ont nourri l'actualité des derniers jours, plusieurs associations réclament des mesures concrètes de la part du gouvernement.

Après l'attaque de la mosquée de Bayonne, plusieurs associations musulmanes alertent les pouvoirs publics et appellent à mettre un terme à un climat qu'elles jugent délétère, lié selon elle au débat autour du voile et sur la place l'islam en France. Jeudi, à l’appel de plusieurs représentants des mosquées de la région de Douai, dans le Nord, une centaine de personnes se sont rassemblées devant les grilles de la sous-préfecture.

"Nous exigeons des déclarations fortes de la part du gouvernement pour éradiquer la haine anti-musulmans", a expliqué un manifestant à Europe 1. "Ils ne nous aiment pas. Ils sont contre nous, contre l’islam", a également commenté le président de la mosquée de Douai. "Ce sont des mots que l’on entend tous les jours. Ça suffit. Que veulent-ils, une guerre civile ? Ça n’est pas possible, il faut que ça s’arrête". Durant leur rencontre avec le sous-préfet, ces fidèles ont notamment insisté sur la nécessité d’une protection policière aux abords des mosquées de la région.

"On est passé d’une islamophobie invisible à une islamophobie assumée"

De fait, ces dix derniers jours, les actes islamophobes se sont multipliés dans l’actualité. Outre l’attaque devant la mosquée de Bayonne, il y a eu ces croix gammées sur le chantier d'une autre mosquée à Charleville-Mézières, les propos du sénateur Jean-Louis Masson qui a comparé le voile à un déguisement de sorcière pour Halloween. Enfin, le week-end dernier, le club de foot de Grabels, un village de l'Hérault, a été la cible de propos islamophobes. Son président, Nassiri Mustapha, a découvert l'inscription "Stade islamiste : aux armes citoyens", écrite sur le vestiaire. "Ça nous a choqués. […] C’est tombé sur nous, mais demain ça tombera sur un petit village aux alentours", a-t-il réagi auprès d’Europe 1.

Une plainte a été déposée. Ce réflexe est nécessaire, martèle Jawad Bachar, le directeur du Collectif contre l'islamophobie qui constate une désinhibition du langage. "On est passé d’une islamophobie invisible à une islamophobie réellement visible et assumée. On le constate avec l’analyse de nos chiffres, mise en parallèle avec des propos tenus dans la sphère politico-médiatique", explique ce responsable associatif. "Cela incite les gens au passage à l’acte."

En 2018, les actes islamophobes recensés par le collectif ont augmenté de 52%. Une hausse qui s’est poursuivie cette année.