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Louise Sallé / Crédits photo : MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
366 faits antisémites ont été recensés entre janvier et mars 2024, soit une hausse de 300% rapport aux trois premiers mois de l'année 2023, selon les chiffres annoncés par Gabriel Attal lundi. Pour lutter contre ces violences et les préjugés haineux, des professeurs d'Histoire s'organisent, comme dans le lycée Charlemagne à Paris, où Europe 1 s'est rendue.
REPORTAGE

Une hausse de 300% des menaces, insultes, agressions contre les Juifs… Les massacres du 7 octobre en Israël ont déclenché une vague de haine antisémite dans plusieurs pays, y compris la France. La faute souvent à un manque de connaissance de l'Histoire et à des clichés qui ont la peau dure. Europe 1 a rencontré des Terminales du lycée Charlemagne à Paris qui ont travaillé en cours d’Histoire et avec le Mémorial de la Shoah, sur les stéréotypes véhiculés sur les Juifs à travers les âges…

"Là, on a une première affiche, sous le régime de Vichy, qui considère que les Juifs étaient eux-mêmes en fait une maladie dont il fallait se débarrasser", décrit Iris, une élève de Terminale. Les Juifs et la maladie, mais aussi les Juifs et l’argent… Tous ces mythes antisémites très anciens ressurgissent sur les réseaux sociaux, explique-t-elle : "Des commentaires qui vont utiliser la notion de ne pas nommer. On sait qui détient tout, le pouvoir, etc."

Confusion "dramatique"

Mais tous les jeunes ne sont pas aussi sensibilisés pour déconstruire ces clichés. D'après un récent sondage Ifop, pour plus d'un tiers des moins de 25 ans, il serait justifié de s'en prendre à un Juif en raison de son soutien supposé à Israël. "C'est dramatique comme confusion. Effectivement, le fait d'appartenir à une religion ou une culture n'a aucun impact sur des avis politiques, un soutien à un État ou des décisions", déplore l'élève.

Une confusion qui viendrait de l'ignorance des jeunes selon Stéphane Nissant, qui enseigne l'Histoire à ses Terminales. "L'antisémitisme est puni par la loi depuis 1972. Je pense que notre rôle à nous en tant qu'enseignant est double : transmettre l'histoire et deuxièmement, faire barrage à des théories complotistes, à des lieux communs, en faisant respecter la loi de la République telle qu'elle existe dans ce pays", détaille-t-il. Et d'après lui, la formation des profs contre l'antisémitisme mériterait d'être renforcée.