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Alors que le conflit au Proche-Orient secoue les universités en France, et que le gouvernement enregistre une hausse des actes antisémites de 300% en France cette année, David Lisnard, président de l'Association des maires de France et maire LR de Cannes, s'inquiète d'un climat politique dangereux. Invité de la Grande interview Europe 1 - CNews, il alerte sur le danger des "majorités passives".

Explosion des actes antisémites et climat politique explosif. C'est le constat de David Lisnard, président de l'Association des maires de France et maire Les Républicains de Cannes, ce mardi dans la Grande interview Europe 1 - CNews. L'élu s'inquiète d'une montée de l'antisémitisme en France, tout comme Gabriel Attal la veille. Lors d'un discours à la suite d'un dîner avec le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le Premier ministre a fait état de "366 faits antisémites" enregistrés en France au premier trimestre 2024, soit "une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023".

"Retrouver une espérance commune"

"Au lieu d'avoir de la compassion pour les juifs qui ont été victimes d'un pogrom, il y a eu une explosion des actes antisémites, c'est-à-dire qu'il y a un antisémitisme latent et pas simplement en France mais un peu partout dans le monde, y compris dans les pays anglo-saxons", s'indigne David Lisnard au micro de Sonia Mabrouk et qui alerte sur les "majorités passives, incapables de se lever contre l'antisémitisme".

"Et c'est cette crise du civisme, cette crise de la démocratie, cette crise de la civilisation dans laquelle nous sommes tombés depuis une cinquantaine d'années. Ce n'est pas conceptuel, ce n'est pas abstrait. C'est pourquoi il faut retrouver une espérance commune", complète l'élu.

Sanctionner l'antisémitisme

Pour lutter contre l'antisémitisme, le maire de Cannes demande qu'une vraie enquête sur l'islamo-gauchisme soit réalisée dans les universités françaises, comme l'avait voulue Frédérique Vidal, ancienne ministre de l'Enseignement supérieur en 2021. "Il y a un conformisme de l'antisémitisme qui est en train de se développer dans des universités, dans des écoles. Je pense que c'est minoritaire et je crois qu'il faudrait aussi l'analyser", justifie-t-il.

Autre moyen : le levier judiciaire. Pour rappel, le fait de provoquer à la discrimination, à la haine ou à la violence raciste ou antisémite est un délit et peut valoir un an de prison et 45.000 euros d'amende. David Lisnard appelle à ne pas hésiter à user de ces sanctions "et il ne faut pas que la main tremble", conclut-il.