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Louise Sallé / Crédits photo : ANTOINE BOUREAU / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Dans le cadre de son "choc des savoirs", Gabriel Attal a annoncé la mise en place des groupes de niveau en maths et en français à la rentrée, en 6e et en 5e. Mais la réticence des enseignants à stigmatiser les mauvais élèves, la crainte d’avoir des groupes qui n’avancent pas à la même vitesse, et le manque de professeurs a eu raison de l’idée du Premier ministre. Chaque collège adopte donc la mesure à sa façon.

L’idée initiale de Gabriel Attal était de faire des groupes de niveaux en fonction des résultats scolaires : celui des plus forts, celui des élèves intermédiaires, et celui des plus faibles. Tout cela avec la possibilité de changer de groupe en cours d’année. Malgré tout, l'initiative du Premier ministre se heurte à plusieurs freins. Alors que certains professeurs sont réticents à l'idée de stigmatiser les mauvais élèves et craignent d’avoir des groupes qui n’avancent pas à la même vitesse, le manque d'enseignants est aussi problématique. 

C'est pourquoi Régis Clément, principal adjoint dans l’Aisne et représentant CFDT des personnels de direction dans l’académie d’Amiens, adopte la mesure à sa façon. Alors qu'il prépare les emplois du temps, les cours de français de 6e et 5e se feront dans des classes hétérogènes. "On ne va pas être sur des groupes de niveaux, explique-t-il. Les élèves seront regroupés en fonction des besoins et l'activité pédagogique sera plus efficace". 

"Je ne suis pas certain de continuer à offrir l'option latin"

Quelques élèves en difficulté, pris dans chaque classe, seront donc regroupés pour travailler une compétence donnée et ce groupe changera en cours d’année. Mais même en s’adaptant ainsi, il faut plus de professeurs, avec un budget qui n’a pas été augmenté. Ce qui veut dire renoncer à des postes : "Je ne suis pas certain de continuer à offrir l'option latin, je n'ai pas forcément les moyens de pouvoir tout faire", admet Régis Clément.

Le problème se pose également pour Michaël Vidaud, principal en Ardèche et représentant du syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA : "Je serai quand même obligé d'enlever un certain nombre de dédoublements en science. Plus on crée de groupes, plus on a besoin d'enseignants. Pour l'instant, l'ensemble de ces postes ne sont pas pourvus". "Il faudra absolument trouver ces personnels, quitte à prendre des personnels vacataires, mais ça demande vraiment énormément de travail", prévient Michaël Vidaud. Solution peu satisfaisante quand on sait que les vacataires sont non diplômés et que les maths et le français, sont les matières où la pénurie de professeurs se fait le plus sentir.